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Borée (Βορέας)

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Message  Montaléchel Ven 27 Mar 2015 - 7:03

Borée (Βορέας) 15071307034819075513439647
Comment représenter le vent ? Par un soufle ? Par un personnage ailé ?
Car Borée, comme Eole, est un "courant d'air" :
Borée (en grec ancien Βορέας / Boréas, littéralement « le vent du nord »), fils d'Éos (l'Aurore) et d'Astréos. Il est la personnification du vent du nord, l'un des quatre vents directionnels. il est le frère de Zéphyr et de Notos, ainsi que de l'étoile du matin, Éosphoros, et des étoiles en général. Il appartient à la race des Titans qui incarnent les forces primaires de la nature.
Courant d'air frais, vent nouveau ? A vous de voir...

Borée a donné son nom à une direction : le Nord.
Et donc aussi à l'Hyperborée, cette mythique terre "la plus au nord", dont on ne sait pas avec certitude si elle est réelle ou mythique, si elle appartient à notre monde ou à un autre, à un lointain passé ou à un présent alternatif... A moins que cela fluctue, selon des lois qui nous échappent... Un peu comme Avalon, en somme...

En Alchimie, Borée est particulièrement mis en avant dans GoTo l'emblème 1 de l'Atalante Fugitive, et, conséquemment, dans l'épigramme 1 qui l'accompagne :
L’embryon enfermé dans le sein de Borée
S’il apparaît un jour, vivant, à la lumière
Peut, lui seul, surpasser les labeurs des héros
Par son bras, son esprit, son corps ferme, son art.
Qu’il ne soit pas pour toi avorton inutile,
Agrippa ou Céson, mais né sous un bon astre.
Dans le discours que Maïer donne en commentaire de son épigramme, référence est faite à la GoTo Table d'Emeraude d'Hermès :
Hermès Trismégiste a écrit:[...] toutes les choses sont nées de cette chose unique par adaptation. Le Soleil en est le père, et la Lune la mère. Le vent l'a porté dans son ventre. La terre est sa nourrice et son réceptacle. Le Père de tout, le Thélème du monde universel est ici.
Songez à la météo, et à la géologie...
Imaginez le vent...
Depuis que l'atmosphère terrestre existe, le vent remue les masses d'air, les malaxe. Lorsqu'il se renforce, il soulève les poussières, le sable et les envoie très haut, vers le soleil ; lorsqu'il s'apaise, il laisse retomber toutes ces particules vers le sol. Les vents les plus tenaces sculptent les reliefs, les érodent...
Il en va de même pour l'eau : évaporée ou arrachée à la mer, portée par le vent, elle devient embruns, nuées, brouillards, humidité, nuages de pluie ou rosée du matin...
Eau et poussières se croisent et s'entrecroisent dans l'atmosphère, brassées, mélangées puis retriées par gravité selon des processus toujours répétés depuis les temps immémoriaux, fines particules ténues exposées aux rayonnements du soleil, de la lune, des étoiles, et qui ensuite, gorgées de cette énergie rencontrée aux confins du Ciel, se redéposent sur le sol terrestre et le fertilisent...
Le processus Solve / Coagula, en quelque sorte...
Lorsque la partie "mercurielle" du monde s'élève à la rencontre du principe "sulfureux" igné, lorsque les principes masculin et féminin s'unissent dans le ventre du vent, l'espoir est grand qu'il en résulte une merveilleuse fécondation.

Fulcanelli reprend le même thème, et le développe, dans GoTo Les demeures philosophales, section "Louis d'Estissac", Chap. IV. L'extrait est un peu long, mais il perdrait tout son sens si la partie qui nous importe n'était replacée dans son contexte immédiat :
Fulcanelli a écrit:L’eau vive, « plus céleste que terrestre », agissant sur la matière grave, rompt sa cohésion, l’amollit, la solubilise peu à peu, s’attache aux seules parties pures de la masse désagrégée, abandonne les autres et monte à la surface, entraînant ce qu’elle a pu saisir de conforme à sa nature ardente et spirituelle. Ce caractère important de l’ascension du subtil par la séparation de l’épais valut à l’opération du mercure des sages d’être appelée sublimation. Notre dissolvant, tout esprit, y joue le rôle symbolique de l’aigle enlevant sa proie, et c’est la raison pour laquelle Philalèthe, le Cosmopolite, Cyliani, d’Espagnet et plusieurs autres nous recommandent de lui donner l’essor, en insistant sur la nécessité de le faire voler. Car l’esprit s’élève et la matière se précipite. Qu’est-ce que la crème, sinon la meilleure partie du lait ? Or, Basile Valentin enseigne que la « pierre philosophale se fait de la même façon que les villageois font le beurre », par battage ou agitation de la crème, qui représente, dans cette similitude, notre mercure philosophique. Aussi, toute l’attention de l’artiste doit-elle se concentrer sur l’extraction du mercure, lequel se recueille, à la surface du composé dissous, en écrémant l’onctuosité visqueuse et métallique, au fur et à mesure de sa production. C’est d’ailleurs ce que figurent les deux personnages du Mutus Liber, où l’on voit une femme écumer, à l’aide d’une cuiller, la liqueur contenue dans une terrine que son mari tient à sa portée. « Tel est, écrit Philalèthe, l’ordre de notre opération, et telle est toute notre philosophie. » Hermès, désignant la matière basique et fixe par l’hiéroglyphe solaire, et son dissolvant par le symbole lunaire, l’explique en peu de mots : « Le soleil, dit-il, est son père, et la lune sa mère. » On comprendra également le sens secret que renferment ces paroles du même auteur : « Le vent l’a porté dans son ventre. » Le vent ou l’air sont des épithètes appliquées à l’eau vive, que sa volatilité fait évanouir au feu sans laisser de trace résiduelle. Et comme cette eau, — notre lune hermétique, — pénètre la nature fixe du soleil philosophique, qu’elle retient et assemble ses plus nobles particules, le philosophe a raison d’assurer que le vent est la matrice de notre mercure, quintessence de l’or des sages et pure semence minérale. « Celui qui a ramolli le Soleil sec, dit Henckel, par le moyen de la Lune mouillée, au point que l’un soit devenu semblable à l’autre et qu’ils restent unis, a trouvé l’eau bénite qui coule dans le Jardin des Hespérides. »

C’est ainsi que se trouve accompli le premier terme de l’axiome Solve et Coagula, par la volatilisation régulière du fixe et par sa combinaison avec le volatil ; le corps s’est spiritualisé, et l’âme métallique, abandonnant son vêtement souillé, en revêt un autre de plus grand prix, auquel les anciens maîtres donnèrent le nom de mercure philosophique.
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Message  Henri Schersch Sam 11 Juil 2015 - 19:26

Borée, vent provenant du Nord. Cette précision a de quoi étonner. De quelle qualité particulière pourrait être porteur un vent du Nord ? La fraîcheur seulement ? Ou faut-il établir une corrélation avec l'une ou l'autre GoTo étoile située dans cette direction, comme l'Etoile Polaire ou les constellations de la Grande Ourse et de la Petite Ourse (Septentrion) ?

Une allusion au vent du Nord se retrouve dans la Bible, lors d'un épisode intriguant. C'est au tout début du Livre d'Ezéchiel (Chapitres I à III) et cela survint vers l'année 590 avant l'ère chrétienne. Vu la longueur de la description de la vision du prophète (intitulée La vision du char divin), remémorons-nous seulement les premiers mots de son témoignage.
Ezéchiel a écrit:
. . J'eus donc une vision : du nord soufflait un vent impétueux, un gros nuage avec une gerbe de feu rayonnante, et du centre, sortant du sein du feu, quelque chose qui avait l'éclat du vermeil.
.
. . Au centre, on distinguait l'image de quatre êtres qui paraissaient avoir une forme humaine. Chacun avait quatre visages, chacun avait quatre ailes. Droites étaient leurs jambes, dont les sabots, semblables à des sabots de taureaux, étincelaient comme du bronze poli. Sur leurs quatre côtés, des mains humaines sortaient de dessous leurs ailes. Leurs ailes se touchaient l'une l'autre. Quand ils se déplaçaient, ils ne tournaient pas : chacun marchait droit devant soi. Quant à l'aspect de leurs visages, ils avaient tous quatre un visage humain par devant, tous quatre une face de lion à droite, tous quatre une face de taureau à gauche, et tous quatre une face d'aigle.
Trad. par les moines de Maredsous, Ed. Brepols, 1968.
Outre les nombreuses allusions au nombre 4, nous retrouvons dans ce texte les attributs traditionnellement représentatifs des quatre Evangélistes, à savoir homme, GoTo lion, taureau, GoTo aigle. Ces symboles se retrouvent aussi dans le discours alchimique chez certains auteurs.
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