Lion / Deux lions
4 participants
Page 1 sur 1
Lion / Deux lions
Le lion, réputé roi des animaux, représente essentiellement la force. Force, énergie, puissance, résistance, solidité, ténacité. Courage aussi. Force, à ne pas confondre avec la violence, qui est tout autre chose. D'ailleurs, le lion est fort mais volontiers nonchalant. C'est la force tranquille du seigneur incontesté qui se fait naturellement servir (la chasse étant déléguée aux lionnes). Toutefois, il peut se faire féroce ; il est difficile à dompter, en tout cas pas sans risques ! Doté d'une solide mâchoire, son rugissement s'entendant dans toute la savane, le roi lion a aussi une réputation de voracité. C’est pourquoi il n’est pas vraiment étonnant de le voir dévorer jusqu’au soleil lui-même dans une gravure alchimique (Rosarium philosophorum, Frankfurt, 1550). |
● Le lion est souvent emblème d'une force communautaire, ciment d'une unité territoriale, tribale, ou corporatiste évoquant la force (l’union fait la force). On le retrouve donc assez naturellement comme signe de ralliement sur des drapeaux, des blasons, des logos. Sur ce thème, voyez, ci-dessous, le sujet Lion et Héraldique. Des patronymes aussi se réfèrent au lion pour en revendiquer sa valeur : Léon, Lionel, Léona, Léo, Léon, Léa, Léane, Léonard, Leonardo, Leonid, Léopold, Léopoldine, Leonidas, Champollion, et aussi Napoléon (pourtant surnommé l'Aigle). Le lion évoque donc la force et le courage ardent ; pensons, par exemple, à Richard Cœur-de-Lion. Blason de Richard Cœur-de-Lion : |
● Le lion représente aussi une variante particulière de la force : la résistance. Sous entendu, ce n'est pas le lion qui attaque, il se défend face à une agression. Nous verrons plus loin ressurgir cette interprétation en Alchimie lorsqu'il s'agira de comparer le lion vert au lion rouge. Pour illustrer la force de résistance du lion rouge, nous avons choisi la sculpture monumentale qui domine Belfort. Réalisée en grès rose de Pérouse (type de grès rouge des Vosges) par Auguste Bartholdi, terminée en 1879, elle commémore la résistance de la ville assiégée par les Prussiens durant la guerre de 1870. Long de 22.m pour 11.m de haut, ce lion, blessé mais indompté, redresse la tête pour mordre encore. |
● Le lion symbolisant la force se retrouve aussi dans le Tarot, dans la figure d'un atout portant précisément ce nom. La lame majeure le plus souvent associée au numéro 11 s’intitule « La Force », et représente une dame ouvrant par force la gueule d’un lion, ce qui interpelle et nous fait nous demander qui est plus fort que qui… (Illustration extraite du Tarot de Camoin-Jodorowski) ● Le lion est une figure forte du Zodiaque. Ce signe est le domicile du Soleil. Pas étonnant que le lion soit assimilé à cette figure rayonnante, puisqu'il a la tête entourée d'une crinière flamboyante !
| . Lame majeure n° 11 : La Force |
● Le lion est une figure récurrente en Alchimie. Outre la gravure extraite du Rosarium philosophorum, on le retrouve par exemple dans plusieurs figures de l'Atalante fugitive de Michael Maïer. Christian Hersey reviendra plus loin sur ce riche symbole propice aux analogies. . Atalante fugitive, épigramme XXXVII : ● Deux lions, Atalante et Hippomène, gardent le trône de Cybèle. Cette légende remontant à l'antiquité (Grèce et Phrygie) est précisément celle qui a servi de fil conducteur à Michel Maïer pour son ouvrage ésotérique majeur. |
● A Bruxelles, ville au symbolisme ésotérique marqué, deux lions encadrent l'entrée ouverte au palais fermé du roi au débouché du Parc de Bruxelles. Il en va de même au pied de la Colonne du Congrès (rue Royale), monument rendant hommage aux soldats tombés pour la défense du pays. On remarquera que nos deux lions gardent le feu (flamme ravivée au moyen d’une épée lors de commémorations patriotiques) qui lui-même obstrue l’entrée fermée de la colonne au sommet de laquelle se dresse le Premier roi au prénom léonin, Léopold. Ce foyer est malheureusement peu visible sur la photo ci-contre, car il a presque la même couleur que la porte. . Bruxelles, Colonne du Congrès : ● Fort parmi les forts, le lion est pratiquement invincible. Héraclès (Hercule) en sait quelque chose, lui dont le premier de ses douze travaux fut d'occire le terrible lion terrorisant la région de Némée (en Argolide). Selon la mythologie grecque, cet animal fabuleux descendu de l'orbe de la Lune avait été envoyé par Diane pour ravager la forêt de Némée. Vu qu’aucune lame ne pouvait le transpercer, Héraclès le mena à Eurysthée où il parvint à le tuer… en l’étranglant ! . ● En Egypte ancienne, le lion se retrouve à maints endroits, notamment en Basse Egypte (Héliopolis, Gizeh, Léontopolis). Pour plus de détails, voyez la contribution d'Esmeralda ci-dessous. |
● Lions, tant phonétiquement qu’orthographiquement, évoque une forme impérative du verbe lier : « Lions ! » sonne comme une incitation à unir, à relier des choses. Ce qui renvoie aux maximes alchimiques présentes dans la Bible (Nouveau Testament), paroles attribuées à Jésus.:
Tu es Pierre, et sur cette Pierre je bâtirai mon église [...]
Tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux.Matthieu, chapitre 16, versets 18 et 19
Lions et relions donc, à profusion, les symboles et les pistes que ces derniers nous évoquent afin de faire jaillir de nouvelles voies inattendues !
Montaléchel- Messages : 34
Date d'inscription : 03/02/2015
Lion et Héraldique
Le lion représente donc d’abord une force.
Ce concept de force a été largement utilisé au cours des âges pour s’attribuer cette valeur léonine.
Le lion est tellement associé à l’image de la Belgique que plusieurs blasons régionaux ou familiaux le reproduisent. Quelques exemples :Ce concept de force a été largement utilisé au cours des âges pour s’attribuer cette valeur léonine.
On retrouve tout naturellement le lion représenté dans les armoiries de nombreux lieux (pays, régions, villes…), y compris – étrangement – dans des territoires où cet animal ne se rencontre que dans des zoos ! Parmi ces régions, la Belgique est un territoire où cet animal est le plus représenté. Belgique, terroir de lions ? A priori, non, quoique le deuxième roi des Belges, Léopold II, possédait le Congo (dès 1885, à titre privé, avant d’en faire « don » à la Patrie pour en faire une colonie en 1908). Et dans cette contrée africaine vivent effectivement des lions, mais un lien entre les deux semble relever de la pure coïncidence. Le lion est particulièrement associé à la région belge du nord, la Flandre, qui l'a adopté sur son drapeau, en noir sur fond jaune. En flamand, lion s'écrit "leeuw" (prononcez lééheu). On le retrouve dans le nom de villes et villages, comme à Denderleeuw (Lion de la Dendre). | . Drapeau de la Flandre belge |
Les grandes armoiries du Royaume de la Belgique
[center]
GRAND SCEAU DE L'ÉTAT. De sable, au lion d'or, armé et lampassé de gueules, l'écu timbré d'un heaume ou casque d'or, bordé, damasquiné, taré de front, ouvert et sans grilles, fourré de gueules et sommé d'une couronne royale d'or, aux lambrequins d'or et de sable; l'écu entouré du collier de l'ordre de Léopold, accompagné de deux sceptres d'or passés en sautoir, à dextre, à la main de justice, et à senestre au lion de l'écu. Supports : deux lions léopardés au naturel, tenant chacun une bannière d'or, frangée de même, tiercée en pal de sable, d'or et de gueules. Le tout posé sous un pavillon de gueules herminé, bordé, frangé, houppé et cordonné d'or avec la couronne royale en comble, d'où issent deux bandelettes d'argent bordées et houppées d'or. Derrière le pavillon et au-dessus, un panonceau ondoyant au couleurs de Belgique, chargé de l'écusson de Brabant, semblable à celui du royaume, lequel panonceau est accosté des bannières des huit autres provinces […] Devise: L'union fait la force en lettres d'or sur un ruban de gueules liseré de sable.
Arrêté royal du 17 Mars 1837 sur le sceau de l'État
. Limburg (province flamande) | . Famille des Ducs de Brabant | . Morlanwelz (commune, Hainaut) | . La Roche-en-Ardenne (commune, Namur) |
. Ans (commune, Liège) | . Aalter (commune, oost-Vl.) | . Silly (commune, Hainaut) |
Même la Poste belge a, au fil des années, édité à partir de 1951 une série de timbres appelée « Lion héraldique », allongée ultérieurement pour s’adapter aux augmentations tarifaires et dont voici quelques exemples où l'on voit le fameux lion :
Pourtant, d’autres zones géographiques ne sont pas en reste ! On dirait que tout le monde veut se revendiquer du lion. Quelques exemples parmi des centaines :
. Aquitaine (région française) | . Finlande (blason national) | . Savigny-sur-Braye (France, Loir-et-Cher) | . Normandie (département français) | . Watrelos (ville française, Nord) |
. Saint-Emilion (France, Gironde) | . Aveyron (département français) | . León (prov. & ville d'Espagne) | . Jérusalem (ville israélienne) |
Au sujet du blason de Jérusalem, l’animal représenté est le « Lion de Juda ». Celui-ci est intimement lié au mythe fondateur d’Israël. C’est l’emblème de la tribu de Juda (et donc aussi, par extension, du Judaïsme) ; il y est fait référence dans la Torah (Genèse, chap. 49, 9) au moment où Jacob, le patriarche, désigne son fils Judah par l’expression gour arieh (צעיר אריה, jeune lion). Par la suite, le lion devint l’emblème animalier de la dynastie royale de David et Salomon, jusqu’à se retrouver, récemment encore, sur le drapeau impérial éthiopien durant le règne du négus Hailé Sélassié 1er, né lui-même sous le Signe du Lion (aujourd’hui, l’emblématique lion a été remplacé par une étoile). |
Dans le christianisme, le Lion de Juda représente Jésus, par référence à une citation tirée de l’Apocalypse :
Or, selon la tradition, Jésus était considéré comme descendant de David (via Joseph, son père adoptif), et naquit à Bethléem, en Judée.Ne pleure point ; voici, le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre et ses sept sceaux.
Notez que dans la plupart des cas, le lion est représenté dans une posture agressive, prêt à en découdre : debout, gueule ouverte montrant ses dents, pattes écartées exhibant ses griffes. Parfois, il tient un sabre levé. C'est donc bien la force en action – et non potentielle – qui est manifestée dans tous ces emblèmes. Quant à savoir pourquoi il est généralement tourné vers la gauche, mystère ! Devrait-on y voir une connotation politique ? Non. C’est de l’humour. Quoique… Mais passons à autre chose ; voici une étrangeté :
. Lyon | . Luxembourg |
Le lion ne se retrouve pas que dans l'héraldique traditionnelle. La force qu'il représente a également inspiré les publicistes, incitant des marques à s'approprier l'image de cette force. Ainsi, le lion a investi les blasons modernes que sont les logos d'entreprises, tous secteurs commerciaux confondus :
. Automobile | . Distribution | . Banque | . Sport |
. Cinéma |
La force du lion, ou sa résistance, est aussi parfois proposée en ingestion. Un peu comme certains étudiants alchimistes se croient obligés d’avaler les substances toxiques qu’ils imaginent avoir transmutées en denrées comestibles, l’imagerie populaire a incité les biscuitiers à associer leurs produits à l’énergie léonine et à faire avaler ça aux clients.
Ce symbolisme à connotation cannibale fait évidemment sourire. Toutefois, rappelons-nous que, jusqu’au siècle dernier, bien des peuplades anthropophages concevaient l’ingestion de cadavres humains comme une marque de respect et une appropriation des valeurs du défunt, qu’il s’agisse d’un aïeul révéré ou d’un ennemi ayant succombé, mais valeureusement. Il est étonnant de retrouver cette résurgence de la pensée magique dans la communication commerciale actuelle.
Mais le symbolisme du lion n’est pas récupéré que dans des buts mercantiles. On le retrouve aussi dans le caritatif. Montaléchel nous indique (voir ci-dessus) que le nom du roi des animaux sonne comme l’impératif du verbe lier. Ce qui évoque le relationnel et la solidarité. Est-ce ce mot d’ordre « Lions ! » qui aurait inspiré le logo de ce club philanthropique réputé ? Probablement pas, car le jeu de mot n’a de sens qu’en français alors que le Lion’s Club a vocation internationale. Mais ça eût pu… |
Henri Schersch- Messages : 39
Date d'inscription : 03/02/2015
Lion et Alchimie
Le lion est une figure symbolique très répandue en Alchimie. Tellement répandue qu’il est malaisé de percevoir ce qu’elle représente en pratique, puisque chaque auteur l’utilise en fonction de son imaginaire propre, lequel est lui-même tributaire du contexte culturel qui lui est contemporain. Si chacun assimile naturellement le lion à la force, ou à une force, l’étudiant en Alchimie est-il plus avancé pour autant lorsqu’il rencontre tantôt un lion paisible, tantôt un lion vorace, tantôt deux lions marchant de concert ou se combattant, tantôt un lion ailé, ou couronné, etc. ?
Ainsi, plusieurs auteurs classiques opposent le « lion vert » au « lion rouge ». C’est, par exemple, ce que nous voyons chez Lambspring dans la quatrième figure de son De Lapide Philosophico.
.
De Lapide Philosophico, Figure IV
Lion et lionne s'unissent
Mais au-delà de ce simple constat, cette comparaison est-elle plus utile en pratique qu’opposer (puis unir) Mercure et Soufre, ou Soleil et Lune ? A l’étudiant qui y perd le peu de Latin qu’on étudie encore de nos jours, Fulcanelli indique, évoquant « L’entrée ouverte au palais fermé du Roi », le mercure, et l’or vif :
Le lion vert, aussi dénommé Alkaest comme le rappelle Fulcanelli, représenterait, nous dit-on, le vitriol. Et qu’est-ce que le vitriol ? Un poison, certes ; une substance agressive, oui ; mais encore ? Puisque nous savons que les alchimistes utilisent principalement des comparaisons, évitons de nous égarer dans de foireuses tentatives d’identification de ce vitriol en l’assimilant par exemple à l’acide nitrique – ou à l’acide chlorhydrique auquel la couleur verte pourrait faire penser – contentons-nous de reconnaître dans ce lion vert un principe dissolvant, « mordant ». Certains auteurs parlent même de « dissolvant universel » (comme le souligne Hervé Delboy) mais sans indiquer s’il est ou non pertinent d’assimiler ce concept à de l’eau régale (= royale, comme notre lion) ou à tout autre acide aisé à trouver dans un laboratoire de chimie actuelle.
Le lion rouge, contrepartie du précédent, est quant à lui réputé symboliser la teinture mercurielle, ou le « Mercure philosophique ». Les chimistes seront d’accord pour associer la couleur rouge au chromate de mercure, mais cette analogie pourrait égarer plus qu’aider.
Mais l’Adepte lui-même ne semble-t-il pas face aux mêmes incertitudes que n’importe quel étudiant es Art philosophal ? Voyez sa tentative de décodage d’un bas-relief ornant la cathédrale de Paris.
Bien ! Si Fulcanelli lui-même ne se risque pas à nous fournir une explication, ne serait-ce pas manquer d’humilité que d’imaginer le surpasser ? Nous suivrons donc son exemple en avouant notre ignorance.
Antoine-Joseph Pernety (1716 – 1796), auteur d'une compilation intitulée Dictionnaire Mytho-Hermétique (1758), tente de défricher ce symbole, non sans en faire un de ses articles les plus copieux !
Ainsi, plusieurs auteurs classiques opposent le « lion vert » au « lion rouge ». C’est, par exemple, ce que nous voyons chez Lambspring dans la quatrième figure de son De Lapide Philosophico.
.
De Lapide Philosophico, Figure IV
Lion et lionne s'unissent
Mais au-delà de ce simple constat, cette comparaison est-elle plus utile en pratique qu’opposer (puis unir) Mercure et Soufre, ou Soleil et Lune ? A l’étudiant qui y perd le peu de Latin qu’on étudie encore de nos jours, Fulcanelli indique, évoquant « L’entrée ouverte au palais fermé du Roi », le mercure, et l’or vif :
Solvant d’un part, matière à dissoudre d’autre part… Voilà pour les principes, ontologiquement parlant. Quant à deviner par quels moyens ces principes se concrétisent, nous voici appelés à jouer à nouveau aux devinettes !Fulcanelli a écrit:Nous devons voir en ce motif une variante de l’allégorie des Lions vert et rouge, du dissolvant et du corps à dissoudre.Le Mystère des Cathédrales, section « Paris », Chapitre V
Le lion vert, aussi dénommé Alkaest comme le rappelle Fulcanelli, représenterait, nous dit-on, le vitriol. Et qu’est-ce que le vitriol ? Un poison, certes ; une substance agressive, oui ; mais encore ? Puisque nous savons que les alchimistes utilisent principalement des comparaisons, évitons de nous égarer dans de foireuses tentatives d’identification de ce vitriol en l’assimilant par exemple à l’acide nitrique – ou à l’acide chlorhydrique auquel la couleur verte pourrait faire penser – contentons-nous de reconnaître dans ce lion vert un principe dissolvant, « mordant ». Certains auteurs parlent même de « dissolvant universel » (comme le souligne Hervé Delboy) mais sans indiquer s’il est ou non pertinent d’assimiler ce concept à de l’eau régale (= royale, comme notre lion) ou à tout autre acide aisé à trouver dans un laboratoire de chimie actuelle.
Le lion rouge, contrepartie du précédent, est quant à lui réputé symboliser la teinture mercurielle, ou le « Mercure philosophique ». Les chimistes seront d’accord pour associer la couleur rouge au chromate de mercure, mais cette analogie pourrait égarer plus qu’aider.
Mais l’Adepte lui-même ne semble-t-il pas face aux mêmes incertitudes que n’importe quel étudiant es Art philosophal ? Voyez sa tentative de décodage d’un bas-relief ornant la cathédrale de Paris.
Fulcanelli a écrit:Nous voici maintenant en face d’un symbole fort complexe, celui du Lion. Complexe, parce que nous ne pouvons, devant la nudité actuelle de la pierre, nous contenter d’une seule explication. Les Sages ont adjoint au lion divers qualificatifs, soit afin d’exprimer l’aspect des substances qu’ils travaillaient, soit pour en désigner une qualité spéciale et prépondérante. Dans l’emblème du Griffon (huitième motif), nous avons vu que le Lion, roi des animaux terrestres, représentait la partie fixe, basique d’un composé, fixité qui perdait, au contact de la volatilité adverse, la meilleure partie d’elle-même, celle qui en caractérisait la forme, c’est-à-dire, en langage hiéroglyphique, la tête. Cette fois, nous devons étudier l’animal seul, et nous ignorons de quelle couleur il était originairement revêtu. En général, le Lion est le signe de l’or, tant alchimique que naturel ; il traduit donc les propriétés physico-chimiques de ces corps. Mais les textes donnent le même nom à la matière réceptive de l’Esprit universel, du feu secret dans l’élaboration du dissolvant. Dans ces deux cas, il s’agit toujours d’une interprétation de puissance, d’incorruptibilité, de perfection, comme l’indique assez, d’ailleurs, le preux à l’épée haute, le chevalier couvert du haubert de mailles, qui représente le roi du bestiaire alchimique (pl. XV).
Le premier agent magnétique servant à préparer le dissolvant, — que certains ont dénommé Alkaest, — est appelé Lion vert, non pas tant parce qu’il possède une coloration verte, que parce qu’il n’a point acquis les caractères minéraux qui distinguent chimiquement l’état adulte de l’état naissant. C’est un fruit vert et acerbe, comparé au fruit rouge et mûr. C’est la jeunesse métallique, sur laquelle l’Evolution n’a pas ouvré, mais qui contient le germe latent d’une énergie réelle, appelée plus tard à se développer. C’est l’arsenic et le plomb à l’égard de l’argent et de l’or. C’est l’imperfection actuelle d’où sortira la plus grande perfection future ; le rudiment de notre embryon, l’embryon de notre pierre, la pierre de notre Elixir. Certains Adeptes, Basile Valentin est de ceux-là, l’ont nommé Vitriol vert, pour déceler sa nature chaude, ardente et saline ; d’autres, Emeraude des Philosophes, Rosée de mai, Herbe saturnienne, Pierre végétale, etc. « Nostre eau prend les noms des feuilles de tous les arbres, des arbres mesmes, et de tout ce qui prend une couleur verte, afin de tromper les insensés », dit Maître Arnaud de Villeneuve.
Quant au Lion rouge, ce n’est autre chose, selon les Philosophes, que la même matière, ou Lion vert, amené par certains procédés à cette qualité spéciale qui caractérise l’or hermétique ou Lion rouge. C’est ce qui a engagé Basile Valentin à donner ce conseil : « Dissous et nourris le vray Lion du sang du Lion vert, parquoy ils sont tous deux de même nature. »
De ces interprétations, quelle est la véritable ?
— C’est là une question que nous avouons ne pouvoir résoudre. Le lion symbolique était, sans aucun doute, peint ou doré. Quelque trace de cinabre, de malachite ou de métal viendrait aussitôt nous tirer d’embarras. Mais il ne subsiste rien, rien que le calcaire rongé, grisâtre et frustre. Le lion de pierre conserve son secret !Le Mystère des Cathédrales, section « Paris », Chapitre IV
Bien ! Si Fulcanelli lui-même ne se risque pas à nous fournir une explication, ne serait-ce pas manquer d’humilité que d’imaginer le surpasser ? Nous suivrons donc son exemple en avouant notre ignorance.
Antoine-Joseph Pernety (1716 – 1796), auteur d'une compilation intitulée Dictionnaire Mytho-Hermétique (1758), tente de défricher ce symbole, non sans en faire un de ses articles les plus copieux !
Dom Pernety a écrit:Lion. Les Philosophes Chymistes emploient souvent ce terme dans leurs ouvrages, pour signifier une des matières qui entrent dans la composition du magistère. En général c'est ce qu'ils appellent leur Mâle ou leur Soleil, tant avant qu'après la confection de leur mercure animé. Avant la confection, c'est la partie fixe, ou matière capable de résister à l'action du feu. Après la confection, c'est encore la matière fixe qu'il faut employer, mais plus parfaite qu'elle n'était avant. Au commencement c'était le Lion vert, elle devient Lion rouge par la préparation. C'est avec le premier qu'on fait le mercure, et avec le second qu'on fait la pierre ou l'élixir.
Lorsqu'on trouve dans les écrits des Philosophes le terme de Lion employé sans addition, il signifie le soufre des Sages, soit blanc, qu'ils appellent aussi Or blanc, soit rouge, qu'ils nomment simplement Or.
Quelquefois ils donnent le nom de Lion à la poudre de projection, parce qu'elle est or parfait, plus pur que l'or même des mines, et qu'elle transforme les métaux imparfaits en sa propre substance, c'est-à-dire en or, comme le Lion dévore les autres animaux, et les tourne en sa substance, parce qu'il s'en nourrit.
Lorsqu'ils se servent du terme de Lion pour signifier leur mercure, ils y ajoutent l'épithète qualificative de vert, pour le distinguer du mercure digéré et fait soufre. C'est dans ce sens qu'il faut entendre ces expressions de Morien: « Prenez la fumée blanche, et le Lion vert, et l'Almagra rouge, et l'immondice.» Le même Auteur, quelques pages après, explique ce qu'il entend par Lion vert.
.
LION. (le vieil) Partie fixe de la pierre, appelée vieille, parce qu'elle est le principe de tout.
.
LION VERT. (Sc. Herm.) Matière que les Philosophes Chymiques emploient pour faire le magistère des Sages; cette matière est certainement minérale, et prise du règne minéral. Elle est la base de tous les menstrues dont les Philosophes ont parlé. C'est de cette matière qu'ils ont composé leur dissolvant universel, qu'ils ont ensuite acué avec les essences des végétaux, pour faire le menstrue végétal; avec les essences des animaux, pour le menstrue animal; et avec les essences des minéraux, pour le menstrue minéral.
Ils ont donné le nom de Lion vert à cette matière pour plusieurs raisons, dit Riplée: 1°. Parce que c'est par lui que tout reverdit et croît dans la nature. 2°. Parce que c'est une matière encore acide et non mûre, bien éloignée de la perfection de l'or vulgaire; mais qui, par le secours de l'art, devient infiniment au-dessus de ce Roi des métaux: c'est un or vert, un or vif, encore imparfait, et qui, pat cette raison, a la faculté de réduire tous les métaux en leur première matière, et de volatiliser les plus fixes. 3°. Parce que le mercure qu'on extrait de cette matière rend semblable à lui-même, et détruit tous les autres corps, comme le Lion fait des autres animaux. 4°. Enfin, parce qu'il donne une dissolution verte.
On doit aussi faire attention, dit Jean Seger Weindenfeld (de Secretis Adeptorum), que les Philosophes distinguent plusieurs sortes de Lions verts. Par le premier, ils entendent le soleil ou l'astre qui nous éclaire, et qui fait tout végéter dans le monde. Par le second, le mercure, non le vulgaire, mais celui qui est commun à tous les individus, et par conséquent plus commun que l'argent-vif ou mercure commun; ce qui a fait dire aux Philosophes, que leur mercure se trouve partout et dans tout. Par le troisième, ils entendent la dissolution même de leur matière, qu'ils appellent aussi Adrop. Par le quatrième, c'est cet Adrop ou vitriol Azoquée, appelé Plomb des Sages. Par le cinquième, c'est leur menstrue puant, que Riplée, Raymond Lulle, Géber et tant d'autres nomment Esprit puant, Spiritus fœtens, ou Sang du Lion vert. Par le sixième, ils entendent le vitriol commun, qu'ils nomment Lion vert des fous, quelquefois le vert-de-gris. Le septième, est le mercure vulgaire sublimé avec le sel et le vitriol, mais qui n'est point la vraie matière des Sages. Riplée appelle quelquefois ce Lion vert Sericon. On en tire deux esprits visqueux; le premier blanc, opaque, ressemblant à du lait, ce qui lui a fait donner le nom de Lait de la vierge, et par Paracelse, Colle de l'aigle, Gluten Aquilæ. Le second esprit est de couleur rouge, très puant, appelé communément Sang du Lion vert. Ce sont ces esprits que les Philosophes, à l'imitation de Raymond Lulle, ont appelé Vin blanc et Vin rouge, ce qu'il ne faut point entendre du vin blanc ou vin rouge communs.
.
LION ROUGE. Les Philosophes spagyriques appellent ainsi la matière terrestre et minérale qui demeure au fond du vase après la sublimation des esprits qui en sont sortis, et qu'ils appellent Aigles. Ce Lion rouge est aussi ce qu'ils nomment Laton.
.
LION VOLANT, LION RAVISSANT. V. MERCURE DES SAGES. Il est appelé volant, parce qu'il est volatil; et ravissant, parce que c'est le dissolvant universel de la Nature.
.
Image extraite du Manuscrit de Ripley
Lorsque Pernety rappelle que le Lion représente la partie fixe de la pierre philosophale, cela a de quoi étonner puisque la Pierre Philosophale, résultat abouti, devrait logiquement être un matériau fixé. Sauf si une autre logique entrait en jeu, ou sauf si cette représentation s'appliquait non pas au résultat final mais à une étape du processus d'élaboration de la Pierre. Dans ce dernier cas, il devient naturel d'opposer un aspect fixe, assimilé au lion, et un aspect volatil, assimilé à un symbole aérien, par exemple l'aigle.
Christian Hersey- Messages : 86
Date d'inscription : 03/02/2015
Lion et Egypte antique
Quand on pense à la fois au lion et à l’Egypte, l’idée qui vient en premier, c’est le Sphinx situé sur le plateau de Gizeh, près des trois pyramides les plus connues, non loin du Caire. Lion à l’origine, une face humaine a de toute évidence été ultérieurement retaillée par les Egyptiens suite à l’effondrement de la partie en surplomb, à une époque très ancienne, comme le constatent John Anthony West (Serpent in the Sky, 1979) ou Richard Water (Fortean Times, Oct. 1996, p.54). Ses dimensions donnent une idée de l’importance qu’il devait représenter pour ses concepteurs.: 73,5 m de long, 14 m de large, 20 m de haut ! Pourquoi une statue léonine d’une telle taille en ce lieu ? Sacré mystère ! On dit qu’une entrée secrète permet, depuis le Sphinx, d’accéder via des couloirs souterrains à des salles et des temples non encore officiellement répertoriés, et ce jusque sous la Grande Pyramide. Mais peut-être n’est-ce qu’une légende née des descriptions faites par le voyant américain Edgar Cayce ? Quoiqu’il en soit, ce lion semble bien intimement connecté aux autres édifices de Gizeh, où se mêlent l’utilitaire, le scientifique, le religieux, l’initiatique. |
Une légende pour touristes fait croire que la grande pyramide aurait été conçue pour servir de cénotaphe. Bien que certains égyptologues de la vieille école contribuent encore à propager ce bobard, on sait aujourd’hui qu’il n’en est rien. Pas plus que les cathédrales gothiques n’ont eu pour vocation première de servir de tombeaux, même si certaines personnes y ont été inhumées. Mais à quoi donc ont-elles pu servir ? Et que dire du Sphinx ? Enigme !
.D’ailleurs, n’y avait-il autrefois qu’un seul Sphinx, ou deux ? L’archéologie n’a pas trouvé le moindre vestige d’un second lion de pierre monumental. Par contre, en se basant sur ce que l’on sait des conceptions cosmologiques des anciens égyptiens et de leurs convictions de la dualité de la création du monde, l’égyptologue Bassam el-Shammaa estime plus plausible que le Sphinx ait eu un jumeau. En août 2007, il avançait cette théorie en se basant sur des textes religieux mis à au jour à Saqqara. Atoum-Rê, divinité originelle unique et solitaire, engendra par onanisme deux enfants anthropomorphes qui formèrent le premier couple de dieux sexuellement différenciés.: Shou (masculin) et Tefnout (féminin). Anthropomorphes, oui, mais pourtant associés à des caractéristiques léonines. En ce qui concerne Tefnout, c’est évident, puisque cette divinité est toujours reconnaissable à sa tête de lion ; ce l’est moins pour Shou qui est quasiment toujours représenté comme un humain surmonté d’une plume, symbole aérien. Cependant, en présence de Rê – le Feu créateur initial – Shou est parfois représenté lui aussi en lion.
| . . . . . Shou . . . . . . . . Tefnout |
La dualité Shou/Tefnout – les jumeaux primordiaux – interpelle évidemment toute personne férue d’Alchimie, puisque selon Wikipedia, Shou (dieu de l’Air) représente le Sec et la force de conservation, tandis que Tefnout, éternuée par Atoum, représente l’Humide, corrosif et mutagène. De leur union naissent ensuite la Terre (Geb) et le Ciel (Nout), qui s’aimèrent tant qu’il fallut les séparer. Tiens ? Cette séparation des forces premières par intervention du Principe créateur ressemble étonnamment au récit que nous retrouvons au début du livre de la Genèse (Torah) dans la tradition hébraïque...
Notons donc que les deux lions, dans plusieurs cosmogonies anciennes, représentent des polarités vraiment basiques, fondatrices, génératrices. Comprendre cela intimement, ne serait-ce pas une clé ouvrant une porte alchimique ? Lion vert et Lion rouge, polarités opposées et pourtant complémentaires, potentiellement créatrices lorsqu’elles se combattent puis s’unissent…
Aussi instructive soit-elle, l'approche de la cosmologie égyptienne antique n'est pas aisée. D'abord parce que ce que nous appelons globalement l'Egypte ancienne recouvre un territoire variable envisagé sur une période de plusieurs siècles. Ajoutons à cela des guerres internes, des révolutions, des invasions externes, des migrations de populations, des influences culturelles étrangères, des rivalités entre cités, et nous comprenons facilement que les croyances peuvent fortement varier d'un lieu à un autre, d'une période à une autre. Toutefois, en explorant Wikipedia, nous découvrons quelques détails intéressants concernant les divinités léonines Shou et Tefnout, à commencer par le lien avec la cité d'Héliopolis. Ce nom n'est bien sûr pas égyptien mais grec, puisque les Grecs ont militairement occupé l'Egypte dès la conquête d'Alexandre le Grand en 331 avant J.C. On retrouve dans ce mot les racines Ἥλιος (Hélios, Soleil) et πόλις (pólis, cité) ; Héliopolis est donc la "Cité du Soleil", un lieu dédié notamment à la religion – évidemment solaire – situé non loin des grandes pyramides. Une cité entretemps rasée par les aléas de l'Histoire, aujourd'hui englobée par l'immense ville du Caire et siège du palais présidentiel (reconversion d’un ancien hôtel de luxe créé par le baron belge Empain).
Héliopolis abritait un temple réputé, gardien du savoir ancien, où, dit-on, Platon aurait peut-être pu être initié. Le fut-il ? C'est possible, puisque sa pensée semble imprégnée d'une conception de l'univers qui n'est pas sans rappeler celle des Alchimistes. Il n'en dit toutefois rien dans ses œuvres, malgré son séjour de trois ans sur place...
Selon l'auteur latin Ælien (175-235), historien et orateur, en l'honneur du Soleil, on élevait des lions sacrés dans les propylées du temple principal d'Héliopolis. La ville et le symbole du Lion sont donc étroitement associés. Or, nous savons que c'est à Héliopolis que naquit le culte vénérant Shou.
Héliopolis… N’est-ce pas précisément le nom d’une fraternité chevaleresque à laquelle se référaient des alchimistes, notamment Fulcanelli, J.J. Champagne, E. Canseliet ?
Il n'est décidément vraiment pas possible d'éluder l'Egypte ancienne lorsqu'on veut évoquer le symbolisme du lion, et, plus particulièrement, de deux lions gémeaux mutuellement complémentaires.
Notons donc que les deux lions, dans plusieurs cosmogonies anciennes, représentent des polarités vraiment basiques, fondatrices, génératrices. Comprendre cela intimement, ne serait-ce pas une clé ouvrant une porte alchimique ? Lion vert et Lion rouge, polarités opposées et pourtant complémentaires, potentiellement créatrices lorsqu’elles se combattent puis s’unissent…
Aussi instructive soit-elle, l'approche de la cosmologie égyptienne antique n'est pas aisée. D'abord parce que ce que nous appelons globalement l'Egypte ancienne recouvre un territoire variable envisagé sur une période de plusieurs siècles. Ajoutons à cela des guerres internes, des révolutions, des invasions externes, des migrations de populations, des influences culturelles étrangères, des rivalités entre cités, et nous comprenons facilement que les croyances peuvent fortement varier d'un lieu à un autre, d'une période à une autre. Toutefois, en explorant Wikipedia, nous découvrons quelques détails intéressants concernant les divinités léonines Shou et Tefnout, à commencer par le lien avec la cité d'Héliopolis. Ce nom n'est bien sûr pas égyptien mais grec, puisque les Grecs ont militairement occupé l'Egypte dès la conquête d'Alexandre le Grand en 331 avant J.C. On retrouve dans ce mot les racines Ἥλιος (Hélios, Soleil) et πόλις (pólis, cité) ; Héliopolis est donc la "Cité du Soleil", un lieu dédié notamment à la religion – évidemment solaire – situé non loin des grandes pyramides. Une cité entretemps rasée par les aléas de l'Histoire, aujourd'hui englobée par l'immense ville du Caire et siège du palais présidentiel (reconversion d’un ancien hôtel de luxe créé par le baron belge Empain).
Héliopolis abritait un temple réputé, gardien du savoir ancien, où, dit-on, Platon aurait peut-être pu être initié. Le fut-il ? C'est possible, puisque sa pensée semble imprégnée d'une conception de l'univers qui n'est pas sans rappeler celle des Alchimistes. Il n'en dit toutefois rien dans ses œuvres, malgré son séjour de trois ans sur place...
Selon l'auteur latin Ælien (175-235), historien et orateur, en l'honneur du Soleil, on élevait des lions sacrés dans les propylées du temple principal d'Héliopolis. La ville et le symbole du Lion sont donc étroitement associés. Or, nous savons que c'est à Héliopolis que naquit le culte vénérant Shou.
Héliopolis… N’est-ce pas précisément le nom d’une fraternité chevaleresque à laquelle se référaient des alchimistes, notamment Fulcanelli, J.J. Champagne, E. Canseliet ?
. Sekhmet | Les deux divinités, Shou et Tefnout, étaient aussi vénérées, ensemble, dans une ville pas très éloignée.: Léontopolis. Dans ce cas encore, le lion est présent dans le nom du lieu, et Wikipedia nous apprend qu'en son temple, une lionne était consacrée en tant qu'hypostase vivante à Tefnout. Tefnout, déesse à tête de lion, a fini par se confondre avec Sekhmet, une autre divinité un peu similaire vénérée à Memphis, une ville située une vingtaine de kilomètres plus au sud. Deux lions géants (des sphinx) en Egypte ? Ce n'est pas prouvé, mais pas improbable. Deux divinités primordiales léonines à l'origine de l'ennéade héliopolitaine ? C'est certain, et leur vénération prenait place près d'Héliopolis, à proximité des grandes pyramides. Il y a plus encore. Nous venons de parler de Léontopolis. Saviez-vous que deux villes de Basse-Egypte, pas très éloignées l'une de l'autre, portaient ce même nom ? Wikipedia nous le confirme à nouveau. L'une, aujourd'hui appelée Tell el-Moqdam, était capitale du 11ème nome. L'autre, l'actuelle Tell el-Yahoudieh, était une ville du 13ème nome. |
Il n'est décidément vraiment pas possible d'éluder l'Egypte ancienne lorsqu'on veut évoquer le symbolisme du lion, et, plus particulièrement, de deux lions gémeaux mutuellement complémentaires.
Esméralda- Messages : 10
Date d'inscription : 03/02/2015
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum