Mutus Liber (Altus)
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Mutus Liber (Altus)
Le Mutus Liber ("Livre muet", en latin) publié en France au milieu du XVIIe siècle. Il est attribué à un certain Altus, un pseudonyme qui évoque à la fois une certaine hauteur, une élévation (comme "altitude"), mais aussi un anonymat, puisque "l'altérité" peut ici se référer à "quelqu'un d'autre", peut-être aussi par générosité (altruisme). Selon Wikipédia, l'auteur aurait pu être un savant apothicaire de La Rochelle (en latin : RVPELLAE), Isaac Baulot, mais cette attribution reste hypothétique.
L'ouvrage doit son nom au fait qu'il n'est composé que de gravures sans texte, hormis la couverture et quelques mots épars. Tout est donc dans l'imagerie. En conséquence, ce livre demande à être "lu" d'une manière particulière, c'est-à-dire pas seulement avec l'intellect, mais aussi avec la sensibilité de l'artiste. Les images peuvent être décodées, mais aussi ressenties. Comme dans une bande dessinée ancienne, le lecteur de cet ouvrage est invité à percevoir la signification des images, tant par observation des détails que par la compréhension de leur globalité.
Le Mutus Liber invite ainsi à l'observation attentive des scènes qu'il présente. Par extension, il invite également son lecteur à observer attentivement l'environnement, la Nature, et à établir des correspondances. De ce fait, il induit peu à peu une manière de penser non linéaire, tissant patiemment un réseau de connexions entre des éléments dispersés, apparemment non corrélés, amenant ainsi pas à pas à un seuil initiatique qu'il appartient à chacun de franchir ou pas.
Véritable "Bible" des alchimistes, c'est dans une de ses gravures qu'on trouve cette maxime insistante qui, à elle seule, résume toute la démarche qu'on attend d'un alchimiste digne de ce nom :
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L'ouvrage doit son nom au fait qu'il n'est composé que de gravures sans texte, hormis la couverture et quelques mots épars. Tout est donc dans l'imagerie. En conséquence, ce livre demande à être "lu" d'une manière particulière, c'est-à-dire pas seulement avec l'intellect, mais aussi avec la sensibilité de l'artiste. Les images peuvent être décodées, mais aussi ressenties. Comme dans une bande dessinée ancienne, le lecteur de cet ouvrage est invité à percevoir la signification des images, tant par observation des détails que par la compréhension de leur globalité.
Le Mutus Liber invite ainsi à l'observation attentive des scènes qu'il présente. Par extension, il invite également son lecteur à observer attentivement l'environnement, la Nature, et à établir des correspondances. De ce fait, il induit peu à peu une manière de penser non linéaire, tissant patiemment un réseau de connexions entre des éléments dispersés, apparemment non corrélés, amenant ainsi pas à pas à un seuil initiatique qu'il appartient à chacun de franchir ou pas.
Véritable "Bible" des alchimistes, c'est dans une de ses gravures qu'on trouve cette maxime insistante qui, à elle seule, résume toute la démarche qu'on attend d'un alchimiste digne de ce nom :
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Ora Lege Lege Lege Relege labora et Invenies.
Prie, lis, lis, lis, relis, travaille, et tu trouveras.
Tout un programme !
Il a inspiré le nom de l'ouvrage électronique collectif que vous parcourez actuellement.
Ora et Labora
Le Bibliothécaire- Messages : 111
Date d'inscription : 03/02/2015
Mutus Liber (Altus)
Voici les gravures contenues dans le Mutus Liber.
La version originale est de l'éditeur Pierre Savouret, de La Rochelle (1677).
Les planches ci-dessous sont extraites de la réédition de 1702 (elles figuraient en fin de l'ouvrage "Bibliotheca Chemica Curiosa", de Manget).
La version originale est de l'éditeur Pierre Savouret, de La Rochelle (1677).
Les planches ci-dessous sont extraites de la réédition de 1702 (elles figuraient en fin de l'ouvrage "Bibliotheca Chemica Curiosa", de Manget).
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Le Bibliothécaire- Messages : 111
Date d'inscription : 03/02/2015
Mutus Liber (Altus)
Notons donc que le Mutus Liber ne contient que très peu de textes et parfois des nombres (hormis les numéros des pages) :
Première planche
Suivent alors des codes énigmatiques :
Genèse 28 (11 et 12) (Songe de Jacob) :
En bas de page, nous trouvons les informations relatives à l'éditeur :
Planche 13
Les indications 100 1000 10000 8cc, répétées une seconde fois.
Planche 14
Dernière planche
Première planche
Ce nom (ou pseudonyme) d'Altus a laissé libre cours aux suppositions durant des siècles. Eugène canseliet y voyait l'anagramme possible de Sulat, éventuelle identification de Jacob ou Jacobus Sulat, sieur des Marez, dont l'orthographe est assez floue conformément aux usages de l'époque (Sulat, Soulat, Saulat, des Marez, Marets, ou Marais). Il défendit cette thèse dans sa préface à l'ouvrage "L'Alchimie et son Livre Muet" (Ed. Jean-Jacques Pauvert, 1967). Mais d'autres chercheurs postérieurs exhumèrent par la suite de nouveaux indices conduisant à Isaac Baulot, premier du nom, né le 23 septembre 1619 et dont la date de décès nous est inconnue. Remarquons que le jeu d'interversion des lettres proposé par E. Canseliet prend ici son sens, puisque ISAAC BAULOT est l'anagramme de IACOB SAULAT ! Cette information fut publiée dans la postface rédigée par Jean Flouret pour la réédition du même ouvrage "L'Alchimie et son Livre Muet" (Gutemberg Reprints, 1996)MUTUS LIBER, IN QUO TAMEN Tota Philosophia hermetica, figuris hieroglyphicis depingitur, ter optimo maximo Deo misericordi consecratus solis que filiis artis dedicatus authore cujus nomen est Altus
Le livre sans parole, dans lequel est toutefois présenté en figures hiéroglyphiques la totalité de la philosophie hermétique, sacrée pour Dieu miséricordieux et trois fois grand, dédié aux seuls fils de l'art et le nom de son auteur est Altus.
Suivent alors des codes énigmatiques :
Lus "en Miroir", ces codes pourraient renvoyer à des références bibliques, comme le signale Eugène Canseliet dans l'introduction de son ouvrage de 1964 Alchimie, Etudes diverses de Symbolisme hermétique et de pratique Philosophale :21 - 11 - 82 - Neg
93 - 82 - 72 - Neg
82 - 31 - 33 - Tued
Gen - 28 - 11 - 12
Gen - 27 - 28 - 39
Deut - 33 - 13 - 28
Genèse 28 (11 et 12) (Songe de Jacob) :
Genèse 27 (28 et 39) :11Il arriva en un endroit où il passa la nuit, parce que le soleil était couché. Il se servit d'une des pierres qui étaient là pour en faire son chevet, et il s'endormit sur place.
12Il eut un songe : il voyait une échelle posée à terre, dont le sommet touchait le ciel ; le long de cette échelle, les anges de Dieu montaient et descendaient.
Deutéronome 33 (13 et 28) :28Que Dieu te donne de la rosée du ciel et de la fertilité de la terre, froment et vin en abondance !
39Alors Isaac reprit la parole : "Voici, dit-il, que ton séjour sera privé de terres fertiles, et de la rosée qui descend des cieux."
Ces références bibliques (ici recopiées de la traduction par les moines de Maredsous) mettent toutes l'accent sur un détail fondamental, à savoir la Rosée, don céleste et divin d'où découle toute fertilité. Ce n'est rien moins que la source de vie qui est là sous-entendue. Avec amusement, on notera aussi que, selon la Bible, Isaac engendra Jacob, tout comme Isaac Baulot engendra le pseudo Jacob Saulat.13Il dit pour Joseph : Son pays est béni par le Seigneur les dons du ciel et de la rosée, ceux de l'abîme, qui gît en bas, [...]
28Israël demeure en sécurité, le source de Jacob coule en solitude dans une terre de blé et de vin, et le ciel lui distille la rosée.
En bas de page, nous trouvons les informations relatives à l'éditeur :
RVPELLÆ apud PETRVM SAVOVRET * cum Privilegio Regis M.DC.LXXVII
La Rochelle, chez Pierre Savouret * avec Privilège du Roi 1677
Il existe une variante à cette première planche, due à Jean-Jacques Manget pour des rééditions. Si l'idée générale est la même, et si l'on excepte la petite faute excusable d'un copiste qui a reproduit le nombre 81 au lieu de 31 dans la référence au Deutéronome, il existe une différence notable entre les deux versions. Dans la première, le décor est terrestre, dans l'autre il est aquatique. Il s'agirait là de l'indication qu'il existe deux manières de procéder. L'une selon une voie dite sèche, rapide mais dangereuse, représentée par la terre, l'autre selon la voie dite humide, plus lente, mais plus aisée à contrôler, représentée par l'eau qui s'écoule en cascade depuis une vaste étendue pour alimenter un ruisseau qui coule aux pieds du dormeur. . Cliquez sur la photo pour agrandir l'image → |
Planche 13
Les indications 100 1000 10000 8cc, répétées une seconde fois.
Planche 14
VI . . II . . X
Ora, lege, lege, lege, relege, labora et invenies
Prie, lis, lis, lis, relis, travaille et tu trouveras"
Dernière planche
Oculatus abis (texte répété à l'identique)
Tu t’en vas clairvoyant
Montaléchel- Messages : 34
Date d'inscription : 03/02/2015
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