Bruxelles : Grand-Place, Parc Royal, Manneken'Pis...
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Bruxelles : Grand-Place, Parc Royal, Manneken'Pis...
Dans les .Annexes, nous évoquons .l’ouvrage d’Isabelle de Pange (décembre 2011) exposant les "mystères" de la Grand'Place de Bruxelles.
Intéressant par certains aspects, ce livre laisse pourtant de côté les aspects touchant au symbolisme discret que secrète la ville dans son architecture, les noms des lieux, les statues, ou la décoration des édifices.
Intéressant par certains aspects, ce livre laisse pourtant de côté les aspects touchant au symbolisme discret que secrète la ville dans son architecture, les noms des lieux, les statues, ou la décoration des édifices.
. Vers 1982, j’ai eu la chance de rencontrer personnellement un érudit bruxellois, spécialisé en ésotérisme, Paul Meurice, mieux connu sous son pseudonyme littéraire .Paul de Saint-Hilaire (1926−2000). Il m’avait fait découvrir la face cachée de Bruxelles. C’est à sa mémoire que je dédie ce chapitre, en y ajoutant mes observations personnelles, vous invitant à décoder les multiples symboles ésotériques disséminés dans la capitale belge. | Paul de Saint-Hilaire |
Bruce Hellaire- Messages : 16
Date d'inscription : 03/02/2015
Bruxelles : Grand'Place
La Grand'Place de Bruxelles, dans sa grande majorité, ne date que de 1700 (environ), à l'exception de l'hôtel de ville, de style gothique, qui fut érigé entre 1402 et 1455. Car pendant la Guerre de la Ligue d'Augsbourg, la plupart des maisons, dont certaines étaient encore en bois, furent détruites en août 1695 par les boulets incendiaires des canonniers français. C'est donc après cette date, et en peu d'années, que seront construites les maisons que nous voyons encore aujourd'hui, chargées de symboles liés à l'Alchimie. Le maître d'œuvre de l'ordonnancement du plan d'ensemble et la source de financement des travaux restent peu clairs, sinon que la Franc-Maçonnerie (particulièrement la loge des Quatre Couronnés) et le contrôleur-général Guillaume de Bruyn y sont vraisemblablement pour beaucoup. Sous prétexte d'harmonisation architecturale de l'ensemble, un plan directeur imposa aux propriétaires des lieux de se conformer à des règles d'édification strictes des façades.
Symboliquement, considérant cette destruction de ce lieu par le feu des canons et l'incendie qui s'ensuivit, il est intéressant de noter que le fourneau alchimique que représente la Grand'Place, par calcination, ait vu émerger la pierre… Cette résurrection, magnifiée, attire encore des milliers de touristes émerveillés et, parmi eux, quelques ésotéristes férus de symbolisme s'activant à en percevoir son langage pétrifié.
Hélas, durant les décennies suivantes, bien des dégradations et transformations survinrent, altérant partiellement le message qui fut inscrit à cette époque dans la décoration architecturale. Toutefois, sous l'impulsion du Franc-Maçon philanthrope Charles.Buls, bourgmestre de Bruxelles de 1881 à 1899, l'ensemble sera progressivement restauré conformément aux plans et représentations de l'époque de la reconstruction.
Lorsqu'un visiteur en quête d'indices symboliques débouche sur la Grand'Place, par exemple un moderne pèlerin se rendant à Compostelle, ou un Compagnon artisan en tournée, vers où va-t-il donc bien pouvoir tourner son regard pour tenter de lire ce muet livre de pierre.?
Probablement d'abord vers les bâtiments les plus imposants, les plus spectaculaires, à commencer par l'hôtel de ville, étrangement asymétrique, et dont la flèche s'élève à près de cent mètres ! Là-haut, sublime indice d'achèvement d'une quête spirituelle.: l'archange saint Michel (patron protecteur de la ville) terrasse un démon. Certes, c'est là l'indice de la transcendance, de la victoire finale de l'ange sur la bête. Mais pour le chercheur qui n'est pas encore parvenu à ce stade ultime, qui donc va bien pouvoir le renseigner.? Qui pourrait l'aider.? A qui s'adresser.?
La question trouve assez rapidement une première réponse pour qui continue à tourner son regard vers les cieux car le personnage le plus imposant présent sur la Grand'Place est de toute évidence .Charles-Alexandre de Lorraine (1712-1780), Maréchal d'Autriche (1740), puis Gouverneur des Pays-Bas (1741), titre qui lui vaut de s'installer à Bruxelles en 1749, et aussi Grand-Maître de l'Ordre des Chevaliers Teutoniques (de 1761 à 1780). La statue équestre de ce notable hautement représentatif du pouvoir politique et militaire, toute dorée, est perchée tout en haut de la maison dite de l'Arbre d'Or, jadis siège de la corporation des brasseurs.
Cependant, méfions-nous des apparences.! Gare aux raccourcis trompeurs et aux amalgames faciles sur lesquels comptent ceux qui ont mission de révéler et revoiler en même temps.! Car de même que ce n'est pas parce que ce bâtiment affiche en grandes lettres "MAISON DES BRASSEURS" qu'elle ne s'appelle pas pour autant réellement "L'Arbre.d'Or", ce n'est pas non plus parce que le grand cartouche honore Charles-Alexandre de Lorraine que la statue qui le domine d'environ quatre mètres soit nécessairement la sienne .!
Si, bien sûr, c'est bien la sienne… mais il n’en a pas toujours été ainsi.!
A l'origine, la statue qui dominait la maison de l'Arbre d'Or représentait le Grand Electeur, duc .Maximilien de Bavière (1573-1651). C'est en 1853, à l'occasion d'une vaste restauration de la Grand'Place, que la statue actuelle fut commandée au sculpteur Joseph Jaquet. Devrions-nous alors nous inquiéter d'une perte du sens symbolique du message encrypté sur la Grand'Place si les ornementations originelles les plus manifestes sont à ce point modifiées.? Dans ce cas précis, il n'en est heureusement rien, car les deux personnages sont symboliquement interchangeables. Tous deux étaient "de.Lorraine", ce qui est évident pour Charles-Alexandre, un peu moins pour Maximilien à moins de savoir qu'il était fils de Renée de Lorraine, et que sa première épouse fut sa cousine Elisabeth de Lorraine. Et surtout, ce qu'il importe de noter, c'est que l'un comme l'autre furent faits Chevaliers de l'Ordre de la Toison d'or (Maximilien en 1600, Charles-Alexandre en 1729). La photo ici plus bas montre que le cavalier porte bel et bien, autour du cou, le large collier auquel pend cet honorable symbole.
Décidément ! Arbre d'Or, lettres d'or, statue d'or, Lorraine, Toison d'Or… Il y a beaucoup d'or dans cette histoire.! Serait-ce lié à l'œuvre d'un "faiseur d'or", d'un alchimiste.? Et d'ailleurs, la Toison d'Or (Aureum vellus), n'est-ce pas précisément le titre d'un ouvrage de 1598 attribué à l'alchimiste .Salomon Trismosin, ouvrage aussi connu sous le nom de .Splendor Solis.? Mais oui, bien sûr :
Y aurait-il trace du passage d'un alchimiste en ces lieux.? Se pourrait-il que les ouvrages de S..Trismosin aient servi de fil conducteur à l'agencement de la Grand'Place lors de sa reconstruction à l'aube du XVIIIème siècle.? Osons humblement poser la question au chevalier d'or.
– Ô Messire Votre Altesse, connaîtriez-vous céans un faiseur d'or .?
– Un faiseur d'or.? Ah certes.! Le patron des riches tailleurs.! C'est lui, là.!
Et d'un geste ample, le cavalier décoré de la Toison d'or indique sans équivoque aucune un autre personnage, bien en vue au sommet d'un autre immeuble, en-face, dénommé La Chaloupe d'Or :
D'abord interloqué, notre pèlerin, soucieux de poursuivre sa quête, s'enquiert de l'identité de ce bonhomme.
Patron des riches tailleurs, marchands et artisans.? En effet.! Les sources historiques convergent. La statue surplombant cet imposant édifice qui abrita autrefois le siège de la Corporation des Tailleurs est bien celle de .Saint Hommebon de Crémone, saint patron des tailleurs, fêté le 13 novembre.
Ce saint Hommebon (ou saint Boniface), natif d'Italie, serait-il donc l'alchimiste que nous recherchons ?
Il est vrai qu’en jouant avec les significations et les associations phonétiques son nom tendrait à inspirer confiance.! Homme bon, Bonne face, Bénéfice, Faire le bien…
Posons-lui la question.
–.Non, nous répond-il. Pas moi. C'est lui.!
Et d'un geste impérieux, il désigne sans ambages un troisième personnage, un autre saint, visible quoique plus discret, presque masqué par l'Hôtel de Ville, planté au sommet de la Maison du Renard : Saint Nicolas.
En fait .: Saint Nicolas… Flamel.!
Nous avons maintenant entre les mains l'itinéraire qui guide le voyageur fraîchement arrivé sur la Grand'Place de Bruxelles vers le premier indice permettant de lire ce livre de pierre muet.:
Ces indices apparemment insignifiants sont à méditer. Sur cette Grand'Place et dans son voisinage, c'est comme dans le livre virtuel que vous parcourez à l'instant : il faut savoir lire, lire, et relier les indices dispersés qui le jalonnent ( ).!
Symboliquement, considérant cette destruction de ce lieu par le feu des canons et l'incendie qui s'ensuivit, il est intéressant de noter que le fourneau alchimique que représente la Grand'Place, par calcination, ait vu émerger la pierre… Cette résurrection, magnifiée, attire encore des milliers de touristes émerveillés et, parmi eux, quelques ésotéristes férus de symbolisme s'activant à en percevoir son langage pétrifié.
Hélas, durant les décennies suivantes, bien des dégradations et transformations survinrent, altérant partiellement le message qui fut inscrit à cette époque dans la décoration architecturale. Toutefois, sous l'impulsion du Franc-Maçon philanthrope Charles.Buls, bourgmestre de Bruxelles de 1881 à 1899, l'ensemble sera progressivement restauré conformément aux plans et représentations de l'époque de la reconstruction.
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Lorsqu'un visiteur en quête d'indices symboliques débouche sur la Grand'Place, par exemple un moderne pèlerin se rendant à Compostelle, ou un Compagnon artisan en tournée, vers où va-t-il donc bien pouvoir tourner son regard pour tenter de lire ce muet livre de pierre.?
Probablement d'abord vers les bâtiments les plus imposants, les plus spectaculaires, à commencer par l'hôtel de ville, étrangement asymétrique, et dont la flèche s'élève à près de cent mètres ! Là-haut, sublime indice d'achèvement d'une quête spirituelle.: l'archange saint Michel (patron protecteur de la ville) terrasse un démon. Certes, c'est là l'indice de la transcendance, de la victoire finale de l'ange sur la bête. Mais pour le chercheur qui n'est pas encore parvenu à ce stade ultime, qui donc va bien pouvoir le renseigner.? Qui pourrait l'aider.? A qui s'adresser.?
La question trouve assez rapidement une première réponse pour qui continue à tourner son regard vers les cieux car le personnage le plus imposant présent sur la Grand'Place est de toute évidence .Charles-Alexandre de Lorraine (1712-1780), Maréchal d'Autriche (1740), puis Gouverneur des Pays-Bas (1741), titre qui lui vaut de s'installer à Bruxelles en 1749, et aussi Grand-Maître de l'Ordre des Chevaliers Teutoniques (de 1761 à 1780). La statue équestre de ce notable hautement représentatif du pouvoir politique et militaire, toute dorée, est perchée tout en haut de la maison dite de l'Arbre d'Or, jadis siège de la corporation des brasseurs.
Pour le moins, on ne peut la manquer.! | . | Identité que confirme la dédicace, toute dorée elle aussi, placée juste au-dessous de la statue.: |
Cependant, méfions-nous des apparences.! Gare aux raccourcis trompeurs et aux amalgames faciles sur lesquels comptent ceux qui ont mission de révéler et revoiler en même temps.! Car de même que ce n'est pas parce que ce bâtiment affiche en grandes lettres "MAISON DES BRASSEURS" qu'elle ne s'appelle pas pour autant réellement "L'Arbre.d'Or", ce n'est pas non plus parce que le grand cartouche honore Charles-Alexandre de Lorraine que la statue qui le domine d'environ quatre mètres soit nécessairement la sienne .!
Si, bien sûr, c'est bien la sienne… mais il n’en a pas toujours été ainsi.!
A l'origine, la statue qui dominait la maison de l'Arbre d'Or représentait le Grand Electeur, duc .Maximilien de Bavière (1573-1651). C'est en 1853, à l'occasion d'une vaste restauration de la Grand'Place, que la statue actuelle fut commandée au sculpteur Joseph Jaquet. Devrions-nous alors nous inquiéter d'une perte du sens symbolique du message encrypté sur la Grand'Place si les ornementations originelles les plus manifestes sont à ce point modifiées.? Dans ce cas précis, il n'en est heureusement rien, car les deux personnages sont symboliquement interchangeables. Tous deux étaient "de.Lorraine", ce qui est évident pour Charles-Alexandre, un peu moins pour Maximilien à moins de savoir qu'il était fils de Renée de Lorraine, et que sa première épouse fut sa cousine Elisabeth de Lorraine. Et surtout, ce qu'il importe de noter, c'est que l'un comme l'autre furent faits Chevaliers de l'Ordre de la Toison d'or (Maximilien en 1600, Charles-Alexandre en 1729). La photo ici plus bas montre que le cavalier porte bel et bien, autour du cou, le large collier auquel pend cet honorable symbole.
Décidément ! Arbre d'Or, lettres d'or, statue d'or, Lorraine, Toison d'Or… Il y a beaucoup d'or dans cette histoire.! Serait-ce lié à l'œuvre d'un "faiseur d'or", d'un alchimiste.? Et d'ailleurs, la Toison d'Or (Aureum vellus), n'est-ce pas précisément le titre d'un ouvrage de 1598 attribué à l'alchimiste .Salomon Trismosin, ouvrage aussi connu sous le nom de .Splendor Solis.? Mais oui, bien sûr :
Y aurait-il trace du passage d'un alchimiste en ces lieux.? Se pourrait-il que les ouvrages de S..Trismosin aient servi de fil conducteur à l'agencement de la Grand'Place lors de sa reconstruction à l'aube du XVIIIème siècle.? Osons humblement poser la question au chevalier d'or.
– Ô Messire Votre Altesse, connaîtriez-vous céans un faiseur d'or .?
– Un faiseur d'or.? Ah certes.! Le patron des riches tailleurs.! C'est lui, là.!
Et d'un geste ample, le cavalier décoré de la Toison d'or indique sans équivoque aucune un autre personnage, bien en vue au sommet d'un autre immeuble, en-face, dénommé La Chaloupe d'Or :
D'abord interloqué, notre pèlerin, soucieux de poursuivre sa quête, s'enquiert de l'identité de ce bonhomme.
Patron des riches tailleurs, marchands et artisans.? En effet.! Les sources historiques convergent. La statue surplombant cet imposant édifice qui abrita autrefois le siège de la Corporation des Tailleurs est bien celle de .Saint Hommebon de Crémone, saint patron des tailleurs, fêté le 13 novembre.
Indices dorés supplémentaires.: outre le nom de la bâtisse (La Chaloupe d'Or), un arbre d'or est planté sous les pieds du personnage, confirmant le lien, à la fois logique et analogique, avec le bâtiment que surplombe la statue équestre que nous venons de quitter. Notons aussi que cette maison a été dessinée en 1697 par Guillaume de Bruyn lui-même, le maître d'œuvre du plan discret de l'ensemble de la Grand'Place .! | . |
Ce saint Hommebon (ou saint Boniface), natif d'Italie, serait-il donc l'alchimiste que nous recherchons ?
Il est vrai qu’en jouant avec les significations et les associations phonétiques son nom tendrait à inspirer confiance.! Homme bon, Bonne face, Bénéfice, Faire le bien…
Posons-lui la question.
–.Non, nous répond-il. Pas moi. C'est lui.!
Et d'un geste impérieux, il désigne sans ambages un troisième personnage, un autre saint, visible quoique plus discret, presque masqué par l'Hôtel de Ville, planté au sommet de la Maison du Renard : Saint Nicolas.
En fait .: Saint Nicolas… Flamel.!
Car si la légende de .St. Nicolas évoque un homme fortuné et généreux distribuant trois bourses d'or et qui plus tard, devenu évêque, aurait ressuscité trois jeunots découpés en pièces et mis au saloir par un méchant, il est à remarquer que sur la Grand'Place de Bruxelles, sa statue représente aussi le légendaire alchimiste de référence .Nicolas Flamel ! En effet, voyez ici plus bas, dans le paragraphe évoquant .la figure de Saint-Nicolas comment d'étranges éléments architecturaux (des flammes, dorées elles aussi) font une discrète allusion à Flamel, exclusivement destinée à ceux qui savent lire. |
Nous avons maintenant entre les mains l'itinéraire qui guide le voyageur fraîchement arrivé sur la Grand'Place de Bruxelles vers le premier indice permettant de lire ce livre de pierre muet.:
Parmi les très nombreuses statues et bustes de personnages décorant les murs, on observe que seulement quatre statues sont situées au sommet d'un édifice et se détachent très nettement.: –.Saint Michel, qui terrasse le démon, indiquant l'aboutissement du parcours initiatique, duquel on ne voit pas le départ ; –.Charles-Alexandre de Lorraine (1), porteur de la Toison d'Or, qui renvoie vers –.Saint Boniface (ou Saint Hommebon) (2), lequel, à son tour, renvoie vers –.Saint Nicolas (Flamel) (3), lequel nous propose le traditionnel choix offert à ceux qui s'intéressent à l'alchimie : soit commencer par le laboratoire (suivre la piste des "trois bourses d'or"), soit par l'oratoire (suivre la piste de la "sainteté"). Pour qui voudrait faire de l'or pour s'enrichir, pour "faire son beurre", suivre la Rue au Beurre, qui conduit directement à la Bourse (5), mais passe néanmoins d'abord devant l'entrée de l'église St-Nicolas-de-la-Bourse (4). Attention cependant à ne pas outrepasser cette église.! En effet, quelques mètres plus loin, nous retrouvons encore la trace de St-Nicolas (6). Mais il s'agit d'une impasse.! Longue d'une vingtaine de mètres, ce couloir s'achève en cul de sac, un mur orné d'une minuscule statue du saint obligeant nécessairement quiconque à rebrousser chemin vers l'église qui lui est dédicacée. Le passage par l'oratoire est indispensable... | . Impasse St-Nicolas |
Ces indices apparemment insignifiants sont à méditer. Sur cette Grand'Place et dans son voisinage, c'est comme dans le livre virtuel que vous parcourez à l'instant : il faut savoir lire, lire, et relier les indices dispersés qui le jalonnent ( ).!
Bruce Hellaire- Messages : 16
Date d'inscription : 03/02/2015
Bruxelles : St-Nicolas et son église
La statue de saint Nicolas, perchée tout en haut de la Maison du Renard sur la Grand'Place de Bruxelles, n’est pas que la représentation du Bon Saint apprécié des enfants mais aussi celle de Nicolas Flamel, symbole par excellence de l’Alchimiste ! Et pour affirmer ceci, je m'appuie sur le décodage qu'en avait fait Paul de Saint-Hilaire. Dans le lexique ajouté en fin de son ouvrage Lecture alchimique de la Grand-Place de Bruxelles, il nous livre ce bref résumé : |
Nicolas, Evêque de Myre au IVe siècle, ses miracles en ont fait le patron des alchimistes et orfèvres. Qu'il s'agisse de l'or d'un Vandale retrouvé, des trois bourses d'or données à autant de prostituées ou des trois enfants ressuscités du saloir où un boucher avait caché leurs corps.
Ce résumé renvoie à son tour aux mots "Rébus" et "Sel". Le Sel, puisque le saloir est le lieu d'où Saint Nicolas fait renaître les enfants à la vie, et puisque le Sel est traditionnellement un des trois principes de base de l'Alchimie (avec le Mercure et le Soufre). En général, le Sel représente symboliquement le corps habité par la vie : la vie que l'alchimiste va condenser dans la pierre qui va constituer son grand-œuvre, et aussi la vie spirituelle qu'on insuffle lors du baptême chrétien en versant sur la tête du baptisé du sel et de l'eau.
Au sujet du Rébus, Paul de St-Hilaire nous dit :
Serions-nous ici, à nouveau, en train de parler en "langue des oiseaux" ? . .
En effet ! Car sur la Grand'Place de Bruxelles, tout en haut de la Maison du Renard, bien que la statue de saint Nicolas soit actuellement absente (pour cause de restauration, dit-on ; mais sapristi elle dure bigrement longtemps, cette restauration !), son emplacement (actuellement vide, donc) reste encadré par deux flammes, deux flambeaux, comme le montre cette photo :
Donc, l'assimilation Saint Nicolas = Nicolas Flamel est pleinement justifiée. D'autant plus que la confusion des identités est facile à entretenir, puisque le saint évêque de Turquie tout comme le fameux Adepte parisien étaient réputés pour leur prodigalité et leurs bienfaits envers les pauvres. De plus, là où St-Nicolas intervient pour sauver des enfants, Nicolas Flamel évoque la jouvence, l'élixir d'éternelle jeunesse. C'est donc bien d'Alchimie que nous parle la décoration de la Grand'Place.
D'Alchimie et donc aussi de Foi ; de travail de Pierre et de Prière (labora et ora), puisque l'église Saint-Nicolas se situe... à moins de 100 m, juste en quittant la place par le bas (vers le nord) via la rue au Beurre !
L'actuelle église date du XIIe siècle, ayant succédé à une chapelle antérieure, toutes deux très fréquentées par les marchands dont les étals étaient très présents dans ce qui était alors le cœur de la ville. Ici encore, l'église associe saint Nicolas aux marchands, tout comme la Maison du Renard, où culminait la statue de saint Nicolas, était le siège de la riche corporation des merciers (marchands). Pour ce qui était de se faire de l'or, pas étonnant que ces derniers se soient placés directement sous la protection de saint Nicolas… Flamel !
Au sujet du Rébus, Paul de St-Hilaire nous dit :
Flammes → Flamel → Flamme-ailes…Rébus : un Saint Nicolas entre deux pots de flammes est mis pour Nicolas Flamel.
Serions-nous ici, à nouveau, en train de parler en "langue des oiseaux" ? . .
En effet ! Car sur la Grand'Place de Bruxelles, tout en haut de la Maison du Renard, bien que la statue de saint Nicolas soit actuellement absente (pour cause de restauration, dit-on ; mais sapristi elle dure bigrement longtemps, cette restauration !), son emplacement (actuellement vide, donc) reste encadré par deux flammes, deux flambeaux, comme le montre cette photo :
Donc, l'assimilation Saint Nicolas = Nicolas Flamel est pleinement justifiée. D'autant plus que la confusion des identités est facile à entretenir, puisque le saint évêque de Turquie tout comme le fameux Adepte parisien étaient réputés pour leur prodigalité et leurs bienfaits envers les pauvres. De plus, là où St-Nicolas intervient pour sauver des enfants, Nicolas Flamel évoque la jouvence, l'élixir d'éternelle jeunesse. C'est donc bien d'Alchimie que nous parle la décoration de la Grand'Place.
D'Alchimie et donc aussi de Foi ; de travail de Pierre et de Prière (labora et ora), puisque l'église Saint-Nicolas se situe... à moins de 100 m, juste en quittant la place par le bas (vers le nord) via la rue au Beurre !
L'actuelle église date du XIIe siècle, ayant succédé à une chapelle antérieure, toutes deux très fréquentées par les marchands dont les étals étaient très présents dans ce qui était alors le cœur de la ville. Ici encore, l'église associe saint Nicolas aux marchands, tout comme la Maison du Renard, où culminait la statue de saint Nicolas, était le siège de la riche corporation des merciers (marchands). Pour ce qui était de se faire de l'or, pas étonnant que ces derniers se soient placés directement sous la protection de saint Nicolas… Flamel !
Bruce Hellaire- Messages : 16
Date d'inscription : 03/02/2015
Bruxelles : l'Etoile y a sa maison
Traditionnellement, l'étoile représente essentiellement le guide, l'indice. Ce symbolisme général prend, en Alchimie, des significations plus particulières. Guide, oui, à différents stades, mais notamment indication de l’approche de la phase finale du Grand-Œuvre. On retrouve donc tout naturellement l’étoile sur la Grand’Place de Bruxelles puisque le processus alchimique y fut encryptée dans la pierre et la décoration.
L’Étoile, c’est le nom de la maison située juste à côté de l’Hôtel de Ville (mairie) dont la gigantesque flèche représente la jonction survenant entre la Terre et le Ciel lors de la réussite finale du processus alchimique.
Cette maison, sise au n° 8, est la plus petite de toutes les bâtisses de la Grand'Place. Ornée à son sommet d'une étoile à six pointes, elle n’est séparée de l’Hôtel de Ville que par une courte rue étroite. Cette rue représente une rupture, un passage à franchir, mais aussi, malheureusement, une occasion de « se dévoyer ». Elle était dénommée Rue de l’Etoile aux siècles passés, tirant bel et bien son nom de la Maison de l’Etoile, puisqu’elle ne mène vers aucune autre étoile connue.: son autre extrémité conduit aisément au célèbre Manneken’Pis (fontaine de jouvence).
La Maison de l’Étoile est une des plus anciennes du centre de Bruxelles, puisqu'elle est déjà mentionnée dans des écrits du 13ème siècle. Au 14ème, elle était occupée par "l'Amman", c'est-à-dire l'officier de justice qui représentait le souverain et prononçait les sentences. Bien sûr, la maison actuelle n'est plus celle d'origine, car celle-là, en bois, fut incendiée en 1695, comme tout le reste du quartier, lors des bombardements ordonnés par le maréchal de Villeroy, sur instruction de Louis XIV. Elle fut plus tard reconstruite, mais en pierre, cette fois, à l'instar de tous les autres bâtiments de ce joyau architectural.
Tout comme les rois-mages en route pour Bethléem se fièrent à l'Étoile pour trouver leur chemin vers le Divin, le pèlerin vers Compostelle ou l'artisan alchimiste de passage à Bruxelles est invité à imiter leur démarche, à suivre l'indication de l'Étoile pour trouver son chemin vers l'Adeptat.
L'Étoile est l'indication sans conteste de la réussite du Grand'Œuvre. Lorsque le pèlerin l'aperçoit, après avoir pérégriné de façade en façade autour de la Grand'Place, il sait qu'il arrive au terme de son périple. L'Étoile symbolise la "Fixation", le point final, en quelque sorte. Selon Pernety, cet astre indique également le principe de la Multiplication qui s'ensuit, et figure aussi la Pierre au rouge, l'Or enfin obtenu.
Or, justement, constatons que l'Étoile figurant sur la Grand'Place de Bruxelles est régulièrement entretenue et redorée, afin que l'usure du temps ne la ternisse point.! Indice d’Or…
Malheureusement pour la facilité de lecture de l'ésotérisme bruxellois, le nom de la Rue de l'Étoile a été changé.; elle s'appelle actuellement Rue Charles Buls en hommage au bourgmestre rebâtisseur. Ainsi se perdent les uns après les autres les précieux indices qui guidaient jadis les chercheurs dans leur périple initiatique. L'ancien nom, plus évocateur, présentait l'avantage d'attirer l'attention sur cette phase de l'ouvrage alchimique, parce qu'en cherchant la rue, on trouvait la maison, et, au sommet de la façade de celle-ci, culminant aux regards de tous ceux qui tournent volontiers leur regard vers les cieux, l'étoile à six branches, dorée, flamboyante.
● soit, encore, recommencer un tour de la Grand'Place, et multiplier, répétant à volonté les opérations alchimiques…
L’Étoile, c’est le nom de la maison située juste à côté de l’Hôtel de Ville (mairie) dont la gigantesque flèche représente la jonction survenant entre la Terre et le Ciel lors de la réussite finale du processus alchimique.
Cette maison, sise au n° 8, est la plus petite de toutes les bâtisses de la Grand'Place. Ornée à son sommet d'une étoile à six pointes, elle n’est séparée de l’Hôtel de Ville que par une courte rue étroite. Cette rue représente une rupture, un passage à franchir, mais aussi, malheureusement, une occasion de « se dévoyer ». Elle était dénommée Rue de l’Etoile aux siècles passés, tirant bel et bien son nom de la Maison de l’Etoile, puisqu’elle ne mène vers aucune autre étoile connue.: son autre extrémité conduit aisément au célèbre Manneken’Pis (fontaine de jouvence).
La Maison de l’Étoile est une des plus anciennes du centre de Bruxelles, puisqu'elle est déjà mentionnée dans des écrits du 13ème siècle. Au 14ème, elle était occupée par "l'Amman", c'est-à-dire l'officier de justice qui représentait le souverain et prononçait les sentences. Bien sûr, la maison actuelle n'est plus celle d'origine, car celle-là, en bois, fut incendiée en 1695, comme tout le reste du quartier, lors des bombardements ordonnés par le maréchal de Villeroy, sur instruction de Louis XIV. Elle fut plus tard reconstruite, mais en pierre, cette fois, à l'instar de tous les autres bâtiments de ce joyau architectural.
Tout comme les rois-mages en route pour Bethléem se fièrent à l'Étoile pour trouver leur chemin vers le Divin, le pèlerin vers Compostelle ou l'artisan alchimiste de passage à Bruxelles est invité à imiter leur démarche, à suivre l'indication de l'Étoile pour trouver son chemin vers l'Adeptat.
L'Étoile est l'indication sans conteste de la réussite du Grand'Œuvre. Lorsque le pèlerin l'aperçoit, après avoir pérégriné de façade en façade autour de la Grand'Place, il sait qu'il arrive au terme de son périple. L'Étoile symbolise la "Fixation", le point final, en quelque sorte. Selon Pernety, cet astre indique également le principe de la Multiplication qui s'ensuit, et figure aussi la Pierre au rouge, l'Or enfin obtenu.
Or, justement, constatons que l'Étoile figurant sur la Grand'Place de Bruxelles est régulièrement entretenue et redorée, afin que l'usure du temps ne la ternisse point.! Indice d’Or…
Étonnamment, la maison de l'Étoile fut à nouveau détruite en 1852, sur ordre du bourgmestre Charles De Brouckère, dans le but d'élargir la trop étroite Rue de l'Étoile afin d'y faire passer le tram. Mais ce projet ambitieux n'ayant jamais vu le jour, 45 ans plus tard, la maison de l'Étoile fut rebâtie, à l'initiative d’un de ses successeurs, le bourgmestre Charles Buls. Toutefois, afin de pas perdre le bénéfice de l'élargissement de la voirie, son rez-de chaussée fut remplacé par une galerie passante, les étages supérieurs reposant désormais sur des piliers, et la maison devint une annexe du bâtiment voisin, dénommé "Le Cygne", par l'intérieur duquel il faut donc nécessairement passer pour accéder au plus haut de l'Étoile (à partir du premier étage). Sur la Grand'Place de Bruxelles, si l'on veut pénétrer le mystère de l'Étoile, il faut donc avoir déjà commencé à s'élever.! |
Cette modification n'est pas sans signification alchimique, puisque "Le Cygne" est représenté comme un "blanc volatile s'extrayant hors de vase". On le voit en effet battre des ailes pour s'échapper d'un marais vaseux verdâtre, représentant vraisemblablement un processus chimique où un gaz volatil blanchâtre s'échappe du vase. Etape manifestement incontournable, puisque cette Maison du cygne, telle qu'actuellement reconfigurée, est désormais le passage obligé vers L'Étoile. Symboliquement, fixer ce cygne blanc volatile est une étape indispensable pour parvenir à l'étape supérieure, l'Étoile, indication sans conteste de la réussite de l'Œuvre. |
Or, la Rue de l'Étoile avait son sens. Elle offrait un choix au pratiquant qui arrivait jusque là : ● soit orienter la suite de ses travaux en suivant les indications sculptées sur l'Hôtel de Ville, le Chef d'œuvre de la Grand'Place, dont la tour (volontairement décentrée !) est prolongée d'une flèche surmontée d'une gigantesque statue (5 mètres.!), en cuivre, représentant Saint Michel terrassant le Démon; ● soit d'emprunter la petite voie étroite (Rue de l'Étoile) qui s'insinue entre les bâtiments, caresser au passage le brave chien qui garde la dépouille de 't Serclaes
| Flèche de l'Hôtel de Ville |
Bruce Hellaire- Messages : 16
Date d'inscription : 03/02/2015
Bruxelles : d'autres Etoiles encore
Outre cette Maison de l’Etoile et la rue voisine qui a porté le même nom, bien d’autres étoiles sont présentes sur la Grand'Place de Bruxelles, à commencer par celle (à 12 branches) qui orne le pavement de la cour intérieure de l'Hôtel de Ville, directement au pied de l'immense flèche gothique marquant la relation entre la terre et le ciel.!
.
Pavement de la cour intérieure de l'Hôtel de Ville.
Des étoiles ? Que dis-je ! Des constellations entières ! Parfois clairement identifiables, parfois par allusions interposées.
Etant petit, lorsque mon père m'a enseigné les tout premiers rudiments d'astronomie, il m'a parlé de l'étoile polaire et du procédé élémentaire permettant de la localiser aisément, grâce à la constellation la plus facile à repérer dans notre hémisphère nord : la "Brouette".!
Brouette n'est pas le vrai nom officiel de la constellation dont il me parlait, mais c'est –.encore une fois.– une appellation populaire du Chariot, ou Grande Ourse (Ursa Major), tout simplement parce que ce groupe d'étoiles ressemble, vu depuis la Terre, à une caisse avec bras porteur :
Plus tard, j'ai évidemment appris que la constellation Ursa Major était plus vaste qu’il y paraissait et incluait d'autres étoiles, mais Brouette était resté le mot populaire qui m'avait marqué. C'est donc avec surprise que j'ai retrouvé ma Brouette parmi les maisons de la Grand'Place.
Puis, une observation en entraînant une autre, j’y ai retrouvé d'autres constellations encore, dont les noms étaient associés à bien des bâtiments de cet ensemble architectural.:
On retrouve aussi l'âne dans le ciel. Ou plutôt deux ânes (en latin : asinus). Deux étoiles inscrites au centre de la constellation du Cancer portent un nom qui en dérive. Ce sont Asellus Australis (δ Cancri) vers le sud, et Asellus Borealis (γ Cancri) vers le nord.:
Cet Âne est aussi un symbole. Nous le retrouvons bien sûr à Noël dans la crèche vivante qui est érigée sur la Grand'Place chaque mois de décembre (la crèche de Noël ayant un rapport évident avec l'étoile). Âne, réputé symbole de l'ignorance, dont la maison éponyme ne se trouve pas par hasard à la jonction de la Grand'Place et de la Rue au Beurre, puisque le néophyte qui vient d'effectuer ses dévotions à l'oratoire sous l'égide de saint Nicolas découvre le Grand-Œuvre en tant qu'ignorant. Nous reparlerons de cet équidé et de sa maison un peu plus loin.
A ces séries d'étoiles représentées par les édifices érigés sur la Grand'Place, nous pouvons encore ajouter la Maison de la Demi-Lune, située un tantinet en-dehors, Rue de la Colline, juste à côté du bâtiment dénommé Balance. Et, au niveau de la Maison du Roi, bien que le bâtiment actuel ait été détruit et rebâti, la mémoire collective garde trace d'anciens éléments architecturaux disparus évoquant, eux aussi, des constellations : Vierge, Lion, Aigle, Lanterne à l'étoile (encore une étoile à 6 rayons)…
Notons toutefois que si ces bâtiments évoquent des constellations stellaires, rien n'empêche qu'elles symbolisent AUSSI d'autres choses, telles que quelques-unes des étapes du processus alchimique, comme l'argumentait Paul de St-Hilaire. Il suffit, pour ne prendre qu'un seul exemple, de penser à la Brouette qui était un châssis de fer grâce auquel l'alchimiste entrait le vase dans le four, ou l'en retirait. Ou au Paon, évoqué par Salomon Trismosin. Il y a encore des décorations plus petites ornant les façades, comme cette lyre qui évoque autant la Musique que la constellation homonyme. La Lune est aussi en rapport avec l’Alchimie, tant au niveau de la lumière qu'elle nous renvoie qu’à celui du Temps qu’elle marque de ses phases. Et ainsi de suite.
Alors, vraiment, tout qui traverse la Grand'Place de Bruxelles sans percevoir l'attention qu'il faut porter aux étoiles, c'est que le symbolisme alchimique ne lui est pas destiné…
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Pavement de la cour intérieure de l'Hôtel de Ville.
Des étoiles ? Que dis-je ! Des constellations entières ! Parfois clairement identifiables, parfois par allusions interposées.
Etant petit, lorsque mon père m'a enseigné les tout premiers rudiments d'astronomie, il m'a parlé de l'étoile polaire et du procédé élémentaire permettant de la localiser aisément, grâce à la constellation la plus facile à repérer dans notre hémisphère nord : la "Brouette".!
Brouette n'est pas le vrai nom officiel de la constellation dont il me parlait, mais c'est –.encore une fois.– une appellation populaire du Chariot, ou Grande Ourse (Ursa Major), tout simplement parce que ce groupe d'étoiles ressemble, vu depuis la Terre, à une caisse avec bras porteur :
Plus tard, j'ai évidemment appris que la constellation Ursa Major était plus vaste qu’il y paraissait et incluait d'autres étoiles, mais Brouette était resté le mot populaire qui m'avait marqué. C'est donc avec surprise que j'ai retrouvé ma Brouette parmi les maisons de la Grand'Place.
Puis, une observation en entraînant une autre, j’y ai retrouvé d'autres constellations encore, dont les noms étaient associés à bien des bâtiments de cet ensemble architectural.:
Constellation de la Balance | Constellation de la Colombe (Coulon, Pigeon) |
Constellation du Cygne, Constellation du Petit Renard | Constellation du Loup (Louve) |
Constellation du Paon | Grande Ourse (Chariot, Brouette) |
On retrouve aussi l'âne dans le ciel. Ou plutôt deux ânes (en latin : asinus). Deux étoiles inscrites au centre de la constellation du Cancer portent un nom qui en dérive. Ce sont Asellus Australis (δ Cancri) vers le sud, et Asellus Borealis (γ Cancri) vers le nord.:
Cet Âne est aussi un symbole. Nous le retrouvons bien sûr à Noël dans la crèche vivante qui est érigée sur la Grand'Place chaque mois de décembre (la crèche de Noël ayant un rapport évident avec l'étoile). Âne, réputé symbole de l'ignorance, dont la maison éponyme ne se trouve pas par hasard à la jonction de la Grand'Place et de la Rue au Beurre, puisque le néophyte qui vient d'effectuer ses dévotions à l'oratoire sous l'égide de saint Nicolas découvre le Grand-Œuvre en tant qu'ignorant. Nous reparlerons de cet équidé et de sa maison un peu plus loin.
A ces séries d'étoiles représentées par les édifices érigés sur la Grand'Place, nous pouvons encore ajouter la Maison de la Demi-Lune, située un tantinet en-dehors, Rue de la Colline, juste à côté du bâtiment dénommé Balance. Et, au niveau de la Maison du Roi, bien que le bâtiment actuel ait été détruit et rebâti, la mémoire collective garde trace d'anciens éléments architecturaux disparus évoquant, eux aussi, des constellations : Vierge, Lion, Aigle, Lanterne à l'étoile (encore une étoile à 6 rayons)…
Notons toutefois que si ces bâtiments évoquent des constellations stellaires, rien n'empêche qu'elles symbolisent AUSSI d'autres choses, telles que quelques-unes des étapes du processus alchimique, comme l'argumentait Paul de St-Hilaire. Il suffit, pour ne prendre qu'un seul exemple, de penser à la Brouette qui était un châssis de fer grâce auquel l'alchimiste entrait le vase dans le four, ou l'en retirait. Ou au Paon, évoqué par Salomon Trismosin. Il y a encore des décorations plus petites ornant les façades, comme cette lyre qui évoque autant la Musique que la constellation homonyme. La Lune est aussi en rapport avec l’Alchimie, tant au niveau de la lumière qu'elle nous renvoie qu’à celui du Temps qu’elle marque de ses phases. Et ainsi de suite.
Alors, vraiment, tout qui traverse la Grand'Place de Bruxelles sans percevoir l'attention qu'il faut porter aux étoiles, c'est que le symbolisme alchimique ne lui est pas destiné…
Bruce Hellaire- Messages : 16
Date d'inscription : 03/02/2015
Bruxelles : la maison de l'Âne
Le symbolisme de l'âne est exploré en détail dans une autre page ( Âne), mais nous ne pouvions éluder ici sa présence sur la Grand'Place, à l'angle nord, au débouché de la Rue au Beurre. Parce que, comme dit précédemment, c'est à cet endroit qu'arrive d'abord tout pèlerin ayant –.comme il se doit.– effectué ses dévotions en l'église St.-Nicolas-de-la-Bourse.
Il stationne un moment devant l'icône de Notre-Dame de la Paix (visible sur la balustre du deuxième étage de la maison de gauche sur la photo ci-dessus). Il sait ce moment de recueillement important afin d'aborder le Grand-Œuvre avec un esprit serein et pacifique, dépourvu de toute tentation de lucre, avec la ferme résolution d'un jour, par l'Art, pouvoir aider son prochain et contribuer à la Paix du monde. Et lorsqu'il se sent en paix, alors, il peut commencer à œuvrer. Et pour cela, il lui faut sélectionner avec perspicacité quelle sera sa matière première. C'est celle-ci qui est symboliquement représentée par l'Âne.
Il stationne un moment devant l'icône de Notre-Dame de la Paix (visible sur la balustre du deuxième étage de la maison de gauche sur la photo ci-dessus). Il sait ce moment de recueillement important afin d'aborder le Grand-Œuvre avec un esprit serein et pacifique, dépourvu de toute tentation de lucre, avec la ferme résolution d'un jour, par l'Art, pouvoir aider son prochain et contribuer à la Paix du monde. Et lorsqu'il se sent en paix, alors, il peut commencer à œuvrer. Et pour cela, il lui faut sélectionner avec perspicacité quelle sera sa matière première. C'est celle-ci qui est symboliquement représentée par l'Âne.
Bruce Hellaire- Messages : 16
Date d'inscription : 03/02/2015
Bruxelles : le Parc royal maçonnique
A Bruxelles, la Grand'Place n'est pas le seul lieu concentrant de nombreux éléments symboliques et notre étude peut s'étendre à un autre haut lieu de la même ville : le Parc royal. Ce dernier s'étend entre le Palais royal (au sud) et le Parlement (au nord, Rue de la Loi).
Pour vous aider à visualiser le site, voici une photo aérienne annotée :
Ce qui saute immédiatement aux yeux, c'est la perspective rectiligne qui permet de voir chacun des deux bâtiments depuis l'autre. Ainsi, logiquement, le roi "tient le Parlement à l'œil", et le Parlement surveille le roi. Le contrôle mutuel de ces deux institutions se trouve ici symboliquement matérialisé dans l'architecture du lieu. Mais il y a bien plus.
Comme la Grand'Place, ce parc de 450 m x 320 m est chargé de symbolisme. Ne détaillons pas ici l'histoire de sa conception et de ses transformations ultérieures puisqu'elle est bien résumée (quoique succinctement) sur Wikipedia. Si l'architecte Barnabé Guimard fut le concepteur des bâtiments environnants, c'est le discret et quelque peu mystérieux Viennois Joachim Zinner (1742-1814) qui, vers 1780, planifia l'organisation du parc : allées, statues, plantations, kiosques, bassins et fontaines. Celui-ci était-il membre de quelque loge secrète qui l'aurait initié aux sciences occultes et au symbolisme ? Rien n'est mois sûr. Les sources officielles à son sujet sont rares, le personnage est difficile à cerner, et sa fonction officielle ne correspond pas tout à fait au rôle qu'il joue vraiment ou qu'on lui fait jouer.
Issu d'une famille de jardiniers, il apparaît à Bruxelles sans qualification particulière. On sait que son oncle Charles fut désigné responsable de l'Orangerie du Parc par Charles-Alexandre de Lorraine ; Joachim lui succéda assez naturellement à ce poste. Fortement endetté par la faute de son oncle, Joachim ne se priva pourtant pas de s'absenter pour voyager. Par contre, on sait que Charles-Alexandre de Lorraine, celui-là même dont la statue équestre domine la Grand'Place, Gouverneur général des Pays-Bas autrichiens (dénomination de ce territoire qui n'était pas encore la Belgique) et sa belle-sœur, l'Impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, le tenaient en haute estime et lui octroyèrent quelques rentes. Quadrilingue, Joachim Zinner présenta lui-même à la cour de Vienne l'immense maquette du Parc de Bruxelles construite par ses soins.
Plan originel
On sait que J. Zinner ne fut pas seul à décider de l'aménagement du Parc. Mais en fut-il réellement un de ses co-concepteurs, ou bien ne fut-il que l'opportun prête-nom d'autres planificateurs restés dans l'ombre ? Difficile à dire au vu des archives officielles... Toujours est-il que le projet ne démarre qu'après les décès de Charles de Lorraine et de l'Impératrice d'Autriche, sous Joseph II, et grâce à l'appui financier de mécènes privés auxquels on doit bien des statues et ornements. Et le projet lui-même semble directement inspiré du symbolisme maçonnique, même si plusieurs auteurs modernes cherchent à le nier ; à ce sujet, la polémique est loin d'être éteinte, et, faute de documents probants, nous nous référerons donc à la rumeur, à la "légende". Mais le mot "légende" ne signifie-t-il pas précisément "ce qui doit être lu" (dixit Larousse) ? Et ne provient-il pas du verbe latin "lego" dont un des sens est "léguer, laisser en héritage" ? Les légendes sont souvent une manière de transmettre un discret savoir à travers les siècles...
Et en effet, à tort ou à raison, il est aisé de repérer dans la disposition des allées la représentation des outils des Francs:.Maçons:., à commencer par le plus évident : le compas.
Lors de l'inauguration du parc, en 1785, quelques privilégiés purent monter dans une montgolfière afin d'avoir une vue générale de la bonne exécution de l'œuvre. Ce qui semblerait au premier abord n'être qu'une fantaisie touristique et festive est néanmoins un indice intéressant : la disposition des lieux s'exprime mieux lorsqu'elle est vue d'en-haut ! Mais à une époque où n'existaient ni Google Map ni la photographie aérienne, le piéton ordinaire n'était pas floué pour autant : le plan du parc était représenté sur l'une des statues voisinant le bassin principal, réalisée par le sculpteur Godecharle.
Alors, le Parc de Bruxelles, dessin (dessein ?) maçonnique ? Ou pas ?
Le fait qu'il soit situé "à l'Orient" de l'Hôtel de Ville, plein ouest par rapport au Centre, n'est pas un argument suffisant.
Mais un indice supplémentaire pourrait être pris en considération. La principale loge bruxelloise, dénommées " Les Amis Philanthropes", constituée le 17 février 1798 et à laquelle la reconstruction de la Grand'Place si chargée en symbolisme alchimique doit beaucoup, émit un cachet philatélique à l'occasion de son 200ème anniversaire :
Un hasard, peut-être ? Ben voyons !
Mais il y a plus encore, mais nous quittons alors la symbolique maçonnique proprement dite pour entrer dans celle spécifiquement liée à l'Alchimie...
Pour vous aider à visualiser le site, voici une photo aérienne annotée :
Ce qui saute immédiatement aux yeux, c'est la perspective rectiligne qui permet de voir chacun des deux bâtiments depuis l'autre. Ainsi, logiquement, le roi "tient le Parlement à l'œil", et le Parlement surveille le roi. Le contrôle mutuel de ces deux institutions se trouve ici symboliquement matérialisé dans l'architecture du lieu. Mais il y a bien plus.
Comme la Grand'Place, ce parc de 450 m x 320 m est chargé de symbolisme. Ne détaillons pas ici l'histoire de sa conception et de ses transformations ultérieures puisqu'elle est bien résumée (quoique succinctement) sur Wikipedia. Si l'architecte Barnabé Guimard fut le concepteur des bâtiments environnants, c'est le discret et quelque peu mystérieux Viennois Joachim Zinner (1742-1814) qui, vers 1780, planifia l'organisation du parc : allées, statues, plantations, kiosques, bassins et fontaines. Celui-ci était-il membre de quelque loge secrète qui l'aurait initié aux sciences occultes et au symbolisme ? Rien n'est mois sûr. Les sources officielles à son sujet sont rares, le personnage est difficile à cerner, et sa fonction officielle ne correspond pas tout à fait au rôle qu'il joue vraiment ou qu'on lui fait jouer.
Issu d'une famille de jardiniers, il apparaît à Bruxelles sans qualification particulière. On sait que son oncle Charles fut désigné responsable de l'Orangerie du Parc par Charles-Alexandre de Lorraine ; Joachim lui succéda assez naturellement à ce poste. Fortement endetté par la faute de son oncle, Joachim ne se priva pourtant pas de s'absenter pour voyager. Par contre, on sait que Charles-Alexandre de Lorraine, celui-là même dont la statue équestre domine la Grand'Place, Gouverneur général des Pays-Bas autrichiens (dénomination de ce territoire qui n'était pas encore la Belgique) et sa belle-sœur, l'Impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, le tenaient en haute estime et lui octroyèrent quelques rentes. Quadrilingue, Joachim Zinner présenta lui-même à la cour de Vienne l'immense maquette du Parc de Bruxelles construite par ses soins.
Plan originel
On sait que J. Zinner ne fut pas seul à décider de l'aménagement du Parc. Mais en fut-il réellement un de ses co-concepteurs, ou bien ne fut-il que l'opportun prête-nom d'autres planificateurs restés dans l'ombre ? Difficile à dire au vu des archives officielles... Toujours est-il que le projet ne démarre qu'après les décès de Charles de Lorraine et de l'Impératrice d'Autriche, sous Joseph II, et grâce à l'appui financier de mécènes privés auxquels on doit bien des statues et ornements. Et le projet lui-même semble directement inspiré du symbolisme maçonnique, même si plusieurs auteurs modernes cherchent à le nier ; à ce sujet, la polémique est loin d'être éteinte, et, faute de documents probants, nous nous référerons donc à la rumeur, à la "légende". Mais le mot "légende" ne signifie-t-il pas précisément "ce qui doit être lu" (dixit Larousse) ? Et ne provient-il pas du verbe latin "lego" dont un des sens est "léguer, laisser en héritage" ? Les légendes sont souvent une manière de transmettre un discret savoir à travers les siècles...
Et en effet, à tort ou à raison, il est aisé de repérer dans la disposition des allées la représentation des outils des Francs:.Maçons:., à commencer par le plus évident : le compas.
Le compas . | La truelle | L'équerre | ||
Le niveau . | Le ciseau | La règle | ||
Le perpendiculaire | Le marteau | Le maillet |
Lors de l'inauguration du parc, en 1785, quelques privilégiés purent monter dans une montgolfière afin d'avoir une vue générale de la bonne exécution de l'œuvre. Ce qui semblerait au premier abord n'être qu'une fantaisie touristique et festive est néanmoins un indice intéressant : la disposition des lieux s'exprime mieux lorsqu'elle est vue d'en-haut ! Mais à une époque où n'existaient ni Google Map ni la photographie aérienne, le piéton ordinaire n'était pas floué pour autant : le plan du parc était représenté sur l'une des statues voisinant le bassin principal, réalisée par le sculpteur Godecharle.
Alors, le Parc de Bruxelles, dessin (dessein ?) maçonnique ? Ou pas ?
Le fait qu'il soit situé "à l'Orient" de l'Hôtel de Ville, plein ouest par rapport au Centre, n'est pas un argument suffisant.
Mais un indice supplémentaire pourrait être pris en considération. La principale loge bruxelloise, dénommées " Les Amis Philanthropes", constituée le 17 février 1798 et à laquelle la reconstruction de la Grand'Place si chargée en symbolisme alchimique doit beaucoup, émit un cachet philatélique à l'occasion de son 200ème anniversaire :
Un hasard, peut-être ? Ben voyons !
Mais il y a plus encore, mais nous quittons alors la symbolique maçonnique proprement dite pour entrer dans celle spécifiquement liée à l'Alchimie...
Bruce Hellaire- Messages : 16
Date d'inscription : 03/02/2015
Bruxelles : le Parc royal alchimique
Il y a plus encore, disais-je donc : l'Alchimie.
A commencer par une statue représentant une divinité bien caractéristique, Hermès/Mercure, qu'on reconnaît à son casque ailé et à son caducée (personnage de gauche) :
Hermès (c'est son nom dans le panthéon grec), fils de Zeus et de Maia, est le messager des dieux, comme le signale son caducée, ce bâton entouré de deux serpents, insigne des hérauts et messagers. C'est lui qui établit le lien entre le monde céleste et le monde terrestre. Il est donc bien placé pour constater que
C'est le nom d'Hermès qui est à l'origine du mot "hermétisme", et aussi de la carte du tarot "L'Hermite" (avec un "H", à ne pas confondre avec "Ermite").
Le dieu Hermès avait plusieurs fonctions, en plus d'être messager : gardien des routes et des carrefours, protecteur des voyageurs (un peu comme saint Christophe), il est tout désigné pour être le guide idéal du pèlerin se rendant à Compostelle (allégorie, encore), et aussi pour guider les âmes des défunts, puisqu'il est dit "psychompos", chargé de conduire les morts jusqu'au fleuve Styx.
Mercure (c'est son nom dans le panthéon romain) reprend plus ou moins les mêmes fonctions que l'Hermès grec, avec des nuances. Pour notre Parc royal, Wikipedia se limite bien sûr à signaler que cette statue représente le commerce. Pourtant, si cette version officielle n'est pas fausse, l'ésotériste attentif ne manquera pas de remarquer que cette divinité porte le même nom qu'un des deux principes de base évoqués par les alchimistes, le Mercure ; l'autre étant le Soufre. Ces deux noms étant bien sûr allégoriques, par analogie, ne représentant donc pas les matières chimiques homonymes. Certains auteurs, plus radicaux, vont jusqu'à écrire que le Mercure seul est suffisant pour réaliser le Grand-Œuvre ; nous sommes donc bien, dans ce parc, face à la base fondamentale du processus alchimique.
Creusons encore un peu plus cette piste, et constatons le lien qui existe entre le mercure (chimique) et le miroir. Le mercure est le seul métal existant à l'état liquide à température ambiante, il est donc aisé de le travailler pour en faire des miroirs. Un télescope a même été réalisé au moyen d'une cuve de mercure en rotation : ce mouvement faisant monter le mercure le long des parois produit un creux en son centre, réalisant ainsi un miroir convexe bien pratique pour concentrer la ténue lumière venue du Ciel, et offrant de plus la possibilité de modifier la focale du miroir en modifiant la vitesse de rotation.
Or, le miroir est un symbole essentiel de l'alchimie. La matière première vers laquelle l'apprenti alchimiste doit se tourner est appelée "Miroir de l'Art", comme nous le rappelle Fulcanelli en citant, notamment, Le Cosmopolite et Basile Valentin. Cette matière sur laquelle il va travailler avec ce Mercure et qui le renvoie à lui-même. Et : surprise ! Le miroir est aussi présent dans la statuaire du Parc de Bruxelles !
Aujourd'hui, l'exposition est partie, mais l'indice est resté. Pourquoi ? Probablement parce qu'il a déjà existé dans le passé. L'usure du temps et le déplacement du mur qui lui servait de support l'avaient fait disparaître, mais le revoici ! N'existerait-il pas, aujourd'hui encore, une volonté discrète de perpétuer le jeu de piste ésotérique qui serpente dans Bruxelles ? La question mérite d'être posée...
Car qu'est-ce que le vitriol ? Banalement l'ancien nom de l'acide sulfurique, comme disent les archéochimistes ? De l'huile de verre, comme le décortiquent les linguistes férus d'étymologie ? L'anagramme phonétique de "L'OR Y VIT" ? L'acrostiche de la phrase latine "Visita Interiora Terrae Rectificandoque Invenies Occultum Lapidem" ? Le lieu lui-même, le fossé (le seul fossé de ce parc), ce creux, n'est-il pas une invitation à visiter l'intérieur de la terre ? Nous ne développerons pas ce sujet ici puisque tout un fil du BlogForum explore ce mot codé dans la section Alchimie - Sujets variés. En y lisant le court texte de Nelly Foulcat ; vous y trouverez ces mots de Basile Valentin :
Et nous n'avons pas encore fini notre itinéraire alchimique, car le fossé où sont scellées les lettres VITRIOL est comblé en son milieu par l'allé principale, gardée par deux lions massifs datant de 1780 et dus au sculpteur Joseph Dubois. Ceux-ci ne représentent-ils pas le lion vert et le lion rouge ? L'alchimiste Eugène Canseliet, dans son commentaire de la treizième gravure du Mutus Liber (Livre Muet), indique que le lion vert et le lion rouge expriment le double principe sulfureux ; nous sommes donc bien en plein symbolisme alchimique. Certains auteurs rapportent aussi que le vitriol aurait pour synonyme "lion vert"...
Puis, au-delà des lions, se trouve la grille du parc, très souvent ouverte (sauf la nuit). Ne dirait-on pas une allusion directe au titre de l'ouvrage symbolique de l'alchimiste Eyrénée Philalèthe (1628-1665) : "L'Entrée ouverte au Palais fermé du Roi" ?
Non, vraiment, il sera difficile de me convaincre que le Parc de Bruxelles pourrait ne rien devoir au symbolisme maçonnique et alchimique !
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(*) La Communauté française était, à l'époque, une institution officielle belge et non pas, comme son nom pourrait le laisser penser, une association de résidents français en Belgique. De trop fréquentes confusions ont entraîné ultérieurement un changement d'appellation de cette institution chargée de la Culture et de l'Enseignement en Wallonie et à Bruxelles.
A commencer par une statue représentant une divinité bien caractéristique, Hermès/Mercure, qu'on reconnaît à son casque ailé et à son caducée (personnage de gauche) :
Hermès (c'est son nom dans le panthéon grec), fils de Zeus et de Maia, est le messager des dieux, comme le signale son caducée, ce bâton entouré de deux serpents, insigne des hérauts et messagers. C'est lui qui établit le lien entre le monde céleste et le monde terrestre. Il est donc bien placé pour constater que
Or, nous savons que l'Alchimiste n'est rien sans l'aide de Dieu, sans l'inspiration, sans le fameux oratoire (lieu de prière) si peu fréquenté, sans l'observation attentive du fonctionnement du monde et de la nature afin de comprendre (en bas) les principes essentiels qui régissent l'univers (en haut).Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ;
Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut.
. . . . . . . . . Hermès Trismégiste – La Table d'Emeraude
C'est le nom d'Hermès qui est à l'origine du mot "hermétisme", et aussi de la carte du tarot "L'Hermite" (avec un "H", à ne pas confondre avec "Ermite").
Le dieu Hermès avait plusieurs fonctions, en plus d'être messager : gardien des routes et des carrefours, protecteur des voyageurs (un peu comme saint Christophe), il est tout désigné pour être le guide idéal du pèlerin se rendant à Compostelle (allégorie, encore), et aussi pour guider les âmes des défunts, puisqu'il est dit "psychompos", chargé de conduire les morts jusqu'au fleuve Styx.
Mercure (c'est son nom dans le panthéon romain) reprend plus ou moins les mêmes fonctions que l'Hermès grec, avec des nuances. Pour notre Parc royal, Wikipedia se limite bien sûr à signaler que cette statue représente le commerce. Pourtant, si cette version officielle n'est pas fausse, l'ésotériste attentif ne manquera pas de remarquer que cette divinité porte le même nom qu'un des deux principes de base évoqués par les alchimistes, le Mercure ; l'autre étant le Soufre. Ces deux noms étant bien sûr allégoriques, par analogie, ne représentant donc pas les matières chimiques homonymes. Certains auteurs, plus radicaux, vont jusqu'à écrire que le Mercure seul est suffisant pour réaliser le Grand-Œuvre ; nous sommes donc bien, dans ce parc, face à la base fondamentale du processus alchimique.
Creusons encore un peu plus cette piste, et constatons le lien qui existe entre le mercure (chimique) et le miroir. Le mercure est le seul métal existant à l'état liquide à température ambiante, il est donc aisé de le travailler pour en faire des miroirs. Un télescope a même été réalisé au moyen d'une cuve de mercure en rotation : ce mouvement faisant monter le mercure le long des parois produit un creux en son centre, réalisant ainsi un miroir convexe bien pratique pour concentrer la ténue lumière venue du Ciel, et offrant de plus la possibilité de modifier la focale du miroir en modifiant la vitesse de rotation.
Or, le miroir est un symbole essentiel de l'alchimie. La matière première vers laquelle l'apprenti alchimiste doit se tourner est appelée "Miroir de l'Art", comme nous le rappelle Fulcanelli en citant, notamment, Le Cosmopolite et Basile Valentin. Cette matière sur laquelle il va travailler avec ce Mercure et qui le renvoie à lui-même. Et : surprise ! Le miroir est aussi présent dans la statuaire du Parc de Bruxelles !
Présent dans la "Vénus au miroir" (1832, par Pierre Puyenbroeck) malheureusement amputée du bras droit et de son miroir sur la photo ci-contre. Présent aussi dans la statue de Narcisse, dont on se souvient du mythe : fils d’un fleuve et d’une nymphe, il s'éprit de sa propre image dans les eaux d’une fontaine (de Jouvence ?). Ainsi initié aux prémices de l'Art, que fera alors l'apprenti alchimiste ? Tournera-t-il en rond autour du grand bassin, des années durant, ou bien s'en ira-t-il errer ou s'égarer de par les multiples allées du parc ? A moins qu'il n'aille, via la double grande allée qui crève les yeux, directement vers le Palais Royal... Là, un nouvel indice l'attend. Celui-là est récent, car il ne date que de 1991, année où le parc servit de cadre, de juin à août, à une exposition de statues organisée par la Communauté française (*) et ayant pour thème... Symbolisme et Esotérisme ! Et quel est donc cet indice ? Une succession de pièces de ferronnerie enchâssées dans un mur et ayant forme de lettres :
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L . O . I . R . T . I . V . . . . . . V . I . T . R . I . O . L
Aujourd'hui, l'exposition est partie, mais l'indice est resté. Pourquoi ? Probablement parce qu'il a déjà existé dans le passé. L'usure du temps et le déplacement du mur qui lui servait de support l'avaient fait disparaître, mais le revoici ! N'existerait-il pas, aujourd'hui encore, une volonté discrète de perpétuer le jeu de piste ésotérique qui serpente dans Bruxelles ? La question mérite d'être posée...
Car qu'est-ce que le vitriol ? Banalement l'ancien nom de l'acide sulfurique, comme disent les archéochimistes ? De l'huile de verre, comme le décortiquent les linguistes férus d'étymologie ? L'anagramme phonétique de "L'OR Y VIT" ? L'acrostiche de la phrase latine "Visita Interiora Terrae Rectificandoque Invenies Occultum Lapidem" ? Le lieu lui-même, le fossé (le seul fossé de ce parc), ce creux, n'est-il pas une invitation à visiter l'intérieur de la terre ? Nous ne développerons pas ce sujet ici puisque tout un fil du BlogForum explore ce mot codé dans la section Alchimie - Sujets variés. En y lisant le court texte de Nelly Foulcat ; vous y trouverez ces mots de Basile Valentin :
Vitriol, Miroir, Mercure... Ne dirait-on pas que le Parc de Bruxelles est parsemé d'indices faisant allusion à la dialectique de ce vieil alchimiste de référence ?Le corps entier du Vitriol ne doit être reconnu que pour un Miroir de la Science philosophique… C’est un Miroir où l’on voit briller et paraître notre Mercure [...]
Et nous n'avons pas encore fini notre itinéraire alchimique, car le fossé où sont scellées les lettres VITRIOL est comblé en son milieu par l'allé principale, gardée par deux lions massifs datant de 1780 et dus au sculpteur Joseph Dubois. Ceux-ci ne représentent-ils pas le lion vert et le lion rouge ? L'alchimiste Eugène Canseliet, dans son commentaire de la treizième gravure du Mutus Liber (Livre Muet), indique que le lion vert et le lion rouge expriment le double principe sulfureux ; nous sommes donc bien en plein symbolisme alchimique. Certains auteurs rapportent aussi que le vitriol aurait pour synonyme "lion vert"...
Puis, au-delà des lions, se trouve la grille du parc, très souvent ouverte (sauf la nuit). Ne dirait-on pas une allusion directe au titre de l'ouvrage symbolique de l'alchimiste Eyrénée Philalèthe (1628-1665) : "L'Entrée ouverte au Palais fermé du Roi" ?
Non, vraiment, il sera difficile de me convaincre que le Parc de Bruxelles pourrait ne rien devoir au symbolisme maçonnique et alchimique !
___________________________________
(*) La Communauté française était, à l'époque, une institution officielle belge et non pas, comme son nom pourrait le laisser penser, une association de résidents français en Belgique. De trop fréquentes confusions ont entraîné ultérieurement un changement d'appellation de cette institution chargée de la Culture et de l'Enseignement en Wallonie et à Bruxelles.
Bruce Hellaire- Messages : 16
Date d'inscription : 03/02/2015
Bruxelles : Cheminements initiatiques dans Parc royal
Itinéraire initiatique
Du côté nord du parc se trouve donc le Parlement. Celui-ci représente le Peuple, dont il est théoriquement l'émanation, par suffrage universel. Il représente donc aussi le "commun des mortels", les gens ordinaires.
Tout à l'autre bout, au sud du parc, est érigé le Palais royal, inaccessible à tout un chacun : le roi n'est pas élu par le peuple, il l'est de par sa naissance.
Au-delà du plan architectural, on retrouve là un symbolisme ésotérique classique : d'une part un plan de conscience ordinaire, commun, d'autre part un plan de conscience "élevé", sacré, difficilement accessible. De temps à autre, l'un ou l'autre individu issu du peuple aspire à accéder à ce plan "élevé", à une vie différente, et se met en marche, se lance dans une quête, dans un périple initiatique qu'on représente parfois aussi par "le voyage à Compostelle", la "quête de la Toison d'Or", ou la "Quête du Graal".
On le devine aisément, cet itinéraire débute logiquement du côté du Parlement pour s'achever face au Palais royal. Quelle voie faut-il suivre ? La voie sèche, plus directe ? La voie humide qui va de bassins en fontaines ? Errer de par les diverses allées qui s'entrecroisent ? A chacun son cheminement...
Statue de la "Fillette à la coquille"
Et puis, il y a les grenouilles. Quatre d'entre elles produisaient des filets d'eau qui retombaient dans la vasque où sont représentées d'autres grenouilles encore. La grenouille est elle-même un symbole de l'eau, mais aussi symbole de la renaissance, de la vie éternelle, du passage d'un monde à l'autre, comme mentionné dans le chapitre Crapaud, Grenouille.
Douteriez-vous encore de la présence effective de discrets signes ésotériques disséminés dans le parc de Bruxelles ? Regardez attentivement la photo de droite, ci-dessus. Que voyez-vous en arrière-plan de notre petite fontaine ? Une statue d'un style bien particulier, appelée... un Hermès.!
Décidément, où que l'on regarde, le Parc de Bruxelles semble vraiment marqué de l'empreinte de l'Hermétisme...
Du côté nord du parc se trouve donc le Parlement. Celui-ci représente le Peuple, dont il est théoriquement l'émanation, par suffrage universel. Il représente donc aussi le "commun des mortels", les gens ordinaires.
Tout à l'autre bout, au sud du parc, est érigé le Palais royal, inaccessible à tout un chacun : le roi n'est pas élu par le peuple, il l'est de par sa naissance.
Au-delà du plan architectural, on retrouve là un symbolisme ésotérique classique : d'une part un plan de conscience ordinaire, commun, d'autre part un plan de conscience "élevé", sacré, difficilement accessible. De temps à autre, l'un ou l'autre individu issu du peuple aspire à accéder à ce plan "élevé", à une vie différente, et se met en marche, se lance dans une quête, dans un périple initiatique qu'on représente parfois aussi par "le voyage à Compostelle", la "quête de la Toison d'Or", ou la "Quête du Graal".
On le devine aisément, cet itinéraire débute logiquement du côté du Parlement pour s'achever face au Palais royal. Quelle voie faut-il suivre ? La voie sèche, plus directe ? La voie humide qui va de bassins en fontaines ? Errer de par les diverses allées qui s'entrecroisent ? A chacun son cheminement...
Anecdote : un ancien collègue (aujourd'hui décédé) a accidentellement choisi la voie humide "à l'insu de son plein gré". Beaucoup de gens venant travailler à Bruxelles depuis la Province débarquent Gare Centrale et traversent le Parc pour rejoindre leurs bureaux. Un matin, par distraction, ce collègue a oublié de contourner le grand bassin et s'y est étalé de tout son long ! Arrivé trempé au bureau, ses chefs ne l'ont pas autorisé à rentrer chez lui. Il a dû se sécher deux heures durant dans les toilettes. Voilà ce qu'il arrive lorsqu'on marche en lisant son journal : on se retrouve baptisé et initié par faveur divine ! |
Statue de la "Fillette à la coquille"
Nous avons là tous les éléments pour évoquer une fontaine de jouvence, une allégorie alchimique de ce fluide immatériel qui, habilement canalisé, procure l'éternelle jeunesse aux Adeptes. Cette statue est partiellement équivalente à celle du Manneken Pis située dans la ville basse, non loin de la Grand'Place (voir plus haut). Dans les deux cas, on trouve la coquille typique des pèlerins de Compostelle. Dans la ville basse, sculptée selon le style baroque, elle surplombe le petit personnage urinant adulé des touristes ; dans le Parc, plus réaliste, la coquille est de taille réelle, mais sa petitesse n'en fait pas moins une marque de l'itinéraire du voyage initiatique virtuel des pèlerins vers Saint-Jacques de Compostelle. |
Et puis, il y a les grenouilles. Quatre d'entre elles produisaient des filets d'eau qui retombaient dans la vasque où sont représentées d'autres grenouilles encore. La grenouille est elle-même un symbole de l'eau, mais aussi symbole de la renaissance, de la vie éternelle, du passage d'un monde à l'autre, comme mentionné dans le chapitre Crapaud, Grenouille.
Douteriez-vous encore de la présence effective de discrets signes ésotériques disséminés dans le parc de Bruxelles ? Regardez attentivement la photo de droite, ci-dessus. Que voyez-vous en arrière-plan de notre petite fontaine ? Une statue d'un style bien particulier, appelée... un Hermès.!
Les Hermès Ils sont huit, entourant le grand bassin octogonal (vous en voyez quelques-uns sur la photo du bassin, ici plus haut) . On les appelle, au choix, Termes ou Hermès. On les doit au sculpteur Laurent Delvaux et datent de 1782. Ce sont des représentations d’hommes dont le corps est, à l’exception de la tête et des pieds en marbre blanc, enserré dans une gaine d’écailles en pierre. A ce jour, je ne suis pas encore parvenu à identifier ces personnages. Ces écailles évoquent manifestement le poisson. Certains de nos correspondants ont suggéré que le poisson se réfère à la mer dont il est issu, et que la mer est une analogie fréquemment utilisée en Alchimie. Ce n'est pas faux, mais le poisson pourrait tout autant évoquer une rivière, ce qui est autre chose. Pour le moins, que le poisson évoque la vie dans l'eau. L'eau vers laquelle convergent les regards de tous nos Hermès/Termes, puisque tous font face au bassin octogonal. Or, l'eau est aussi une analogie chère aux alchimistes, une eau sèche "qui ne mouille pas les mains", issue d'une mer céleste d'où elle coule à profusion pour qui sait la capter. Toutefois, envisager une symbolique liée à la "mer" dans notre découverte du Parc royal de Bruxelles n'est pas une mauvaise idée, parce que la mer c'est l'eau en surabondance, immense, et c'est aussi la source de la vie sur la Terre. Les scientifiques semblent d'accord pour dire que les premières bactéries y sont apparues pour évoluer ultérieurement vers des espèces plus complexes. L'eau de mer semble être est une analogie adéquate pour décrire cette sorte d'énergie première, surabondante, dont les alchimistes prétendent qu'elle provient des cieux à profusion, celle qui imprègne la rosée matinale susceptible d'être récoltée puis condensée pour débuter le Grand Œuvre. C'est, du moins, ce que j'ai pu plus ou moins comprendre du discours obscur généralement pratiqué par les alchimistes, et aussi de leur "non-discours", puisque cette idée émerge assez clairement, me semble-t-il, de la quatrième gravure du Mutus Liber (voir ci-contre). Notre statue "La Fillette à la Coquille" porte un nom qui attire nécessairement l'attention vers la coquille. Elle ne s'appelle pas, par exemple "La Fillette à la Cruche". C'est là un indice intéressant qui établit une relation entre cette "eau sacrée qui vient des étoiles" et la coquille Saint-Jacques, ce mollusque bivalve apparenté par sa forme à son lointain cousin, le grand bénitier. Ce dernier, qu'on retrouve souvent sculpté dans les églises, sert précisément à recueillir l'eau bénite. |
Décidément, où que l'on regarde, le Parc de Bruxelles semble vraiment marqué de l'empreinte de l'Hermétisme...
Bruce Hellaire- Messages : 16
Date d'inscription : 03/02/2015
Bruxelles : Colonne du Congrès
Ce que nous avons constaté au niveau de la devanture du Place royal se retrouve à l’identique, symboliquement parlant, Place du Congrès. Là fut érigée la Colonne du même nom en 1829 par l’architecte Joseph Poelaert sur proposition de Charles Rogier. Géographiquement, nous ne sommes pas très éloignés du Parlement ni du Parc Royal que nous venons d’étudier. En examinant, la carte, nous observons que la rue qui mène du Palais royal (Place des Palais) à la Colonne du Congrès, en longeant le Parc, s’appelle Rue Royale. Ce n’est pas un hasard ; nous sommes toujours dans le même ensemble architectural, et dans le même cadre symbolique. La colonne commémore le Congrès national de 1830 qui rédigea la Constitution belge. D’une hauteur de 47 mètres, elle dissimule un escalier intérieur de 193 marches. Elle est surmontée d’une statue de 5 mètres représentant le premier roi des Belges, Léopold 1er. Au niveau du socle, on trouve quatre figures féminines symbolisant les Libertés fondamentales garanties par la susdite Constitution.: liberté de culte, liberté d’association, liberté d’enseignement, liberté de la presse. |
Deux lions monumentaux dus à Eugène Simonis gardent l’entrée du monument. Entre ceux-ci, en hommage aux victimes de la Première Guerre Mondiale, il fut décidé d’inhumer le «.soldat inconnu.», une victime alors anonyme du conflit, représentant tous ceux qui perdirent la vie pour la défense de la patrie et dont l’histoire n’a pas retenu les noms. Cette inhumation à valeur symbolique eut lieu le 11 novembre 1922, date anniversaire de l’armistice de 1918. Derrière cette tombe, devant la porte fermée, brûle une flamme permanente, occasionnellement ravivée lors de cérémonies commémoratives, notamment chaque 11 novembre, à la fin d’un rituel annuel appelé «.Relai sacré.».
. Relai sacré . Au matin du dimanche précédent le 11 novembre, le Relais sacré commence dans chacune des communes du royaume par une cérémonie officielle, devant le Monument aux Morts, réunissant mandataires communaux, anciens combattants, patriotes et citoyens avec drapeaux personnalisés, une fanfare s'il en existe une. Durant un discours commémoratif est allumée une flamme, dite "du souvenir". De ce feu est allumé un flambeau qui entame un périple : un cortège se forme en direction d'une commune voisine, à la rencontre d'autres citoyens qui ont fait pareil. Puis les différents flambeaux convergent vers le bourg principal, chef-lieu de canton, où ils allument en commun un nouveau flambeau les représentant tous à l'occasion d'une nouvelle courte cérémonie. A leur tour, les flambeaux cantonaux convergent vers le chef-lieu de Province où les attend le Gouverneur provincial qui accueille toutes les délégations pour une nouvelle cérémonie de fusion des flammes en une seule. Chaque flambeau provincial part alors vers Bruxelles où, le 11 novembre, jour férié chômé, une cérémonie en présence du Roi, rend hommage à la mémoire de tous les belges morts au combat (toutes guerres confondues, désormais), et les flambeaux fusionnent pour allumer la flamme au pied de la Colonne du Congrès. . . |
Lorsqu’il s’agit de «.raviver la flamme.» à l’occasion d’une commémoration ou d’une visite de chef d’Etat étranger, pensez-vous qu’on rajoute une bûche ou du charbon ? Non. La flamme est alimentée par une canalisation de gaz (une astuce technique donne à la flamme une couleur jaune et non pas bleue). Tourne-t-on alors un robinet, position thermostat 8 ? Non plus. En fait, il existe un bouton dissimulé dans le socle de la flamme, dans la gueule d’un des quatre lions qui ornent le brûleur, et ce bouton doit être enfoncé au moyen de la pointe d’une épée. N’avons-nous pas là une belle allégorie alchimique ? Une figure héroïque honorée (le roi, un chef d’Etat en visite, un ancien combattant…) invité à enfoncer une épée dans la gueule d’un lion pour faire jaillir la flamme ! Ne dirait-on pas une illustration de l’utilisation d’une fine épée pour «.ouvrir la matière.» (qui se défend comme un lion) pour en faire émerger la subtile énergie qu’elle contient ? |
Ainsi donc, tout comme dans le Parc royal, nous trouvons deux lions qui gardent l’entrée du «.palais fermé du roi.», en l’occurrence ici non pas un «.vrai.» palais mais une large colonne au sommet de laquelle est campé le Roi, le premier des rois, accessible (non sans peine !) via un étroit escalier hélicoïdal en fer. Entre les lions, le tombeau (symbolisant la mort), puis la flamme éternelle (symbolisant la vie qui continue), puis la porte en bronze, souvent fermée, obstacle franchissable uniquement par certains.
Dans le socle de la colonne est aménagé un local servant au gardien. Si ce dernier a récemment disparu à cause de l’actuelle mode des restrictions budgétaires, son local a néanmoins été repeint il y a peu de temps et attend le possible retour de ce «.gardien du seuil.».
Cette colonne est un des monuments marquants de l’histoire de la Belgique, et sa base semble vraiment porteuse d’une signification symbolique. A tel point que la Poste belge lui a dédiée un timbre philanthropique en 1968, proposé avec une valeur supérieure au tarif postal, au profit des associations d’anciens combattants.:
Bruce Hellaire- Messages : 16
Date d'inscription : 03/02/2015
Bruxelles : La Toison d'Or
La Toison d'Or, célèbre depuis la mythique quête de Jason, est très présente à Bruxelles. Nous en avons vu la marque sur le collier porté par Maximilien d'Autriche sur sa statue équestre perchée au sommet de la Maison des Brasseurs, Grand'Place, ce qui est logique puisque ce prince était membre de l'Ordre qui porte ce nom. Fait anecdotique, nous la retrouvions jusqu'il y a peu dans la marque de chocolats "Corné de la Toison d'Or" dont une boutique appréciée des touristes se situe encore dans la Galerie du Roi toute proche. Mais surtout, cette toison fabuleuse qui représente la recherche d'un idéal absolu a rien moins qu'une grande avenue à son nom.! Elle se situe non loin du Palais royal, à l'emplacement des anciennes murailles protectrices de la ville, et fait partie de ce qu'on appelle aujourd'hui la "Petite Ceinture".
Cette Toison d'Or (en Flamand : Gulden Vlies) fait naturellement aussi référence à l'ouvrage de Salomon.Trismosin (encore lui.!) La Toison d'Or (1598). Force est de constater l'impact qu'a eu ce livre sur les notables chargés de la reconstruction et l'aménagement de Bruxelles.
Cependant, cette avenue principale est aujourd'hui devenue une large voirie bordée d'immeubles de commerces et de services, et couvre un vaste parking souterrain et une ligne principale du métro. Il n'y subsiste désormais plus d'indices utiles aux chercheurs en ésotérisme, hormis son nom évocateur.
Cette Toison d'Or (en Flamand : Gulden Vlies) fait naturellement aussi référence à l'ouvrage de Salomon.Trismosin (encore lui.!) La Toison d'Or (1598). Force est de constater l'impact qu'a eu ce livre sur les notables chargés de la reconstruction et l'aménagement de Bruxelles.
Cependant, cette avenue principale est aujourd'hui devenue une large voirie bordée d'immeubles de commerces et de services, et couvre un vaste parking souterrain et une ligne principale du métro. Il n'y subsiste désormais plus d'indices utiles aux chercheurs en ésotérisme, hormis son nom évocateur.
Bruce Hellaire- Messages : 16
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